Cette organisation, qui assure l’avancement et la défense des droits des enfants des milieux défavorisés, reproduit le modèle structuré et éprouvé instauré il y a une quinzaine d’années dans le quartier défavorisé Hochelaga-Maisonneuve, situé dans l’est de Montréal.
Approche sociétale
Essentiellement, la pédiatrie sociale repose sur un concept de responsabilité commune partagée et de mobilisation de la communauté autour de la santé, du bien-être et des droits des enfants.
«C’est le nouveau moteur pour le développement de nos enfants», affirmait Dr Julien devant un parterre de gens d’affaires que la Chambre de commerce et d’industrie a réunis, le 14 mars, dans le cadre d’un dîner-causerie.
«La société est responsable de ses enfants», poursuit-il, ajoutant que seule une communauté mobilisée peut réchapper tous ces enfants vulnérables abandonnés par le système.
«Au Québec, trois enfants sur dix n’ont pas ce qu’il faut pour développer leur plein potentiel au plan physique, social, psychologique et émotionnel. Une donnée confirmée par le ministre de la Santé, Yves Bolduc, qui tente lui aussi de trouver des moyens pour offrir des services plus adéquats et plus accessibles à ces enfants», fait valoir Dr Julien.
Selon ce spécialiste, ces enfants laissés pour compte «alimentent 90 % des échecs de vie», alors qu’ils finissent tôt ou tard par décrocher du système scolaire, par consommer pour finalement vivre à la remorque de l’aide sociale, laisse-t-il clairement entendre.
Conditions à la réussite
Confiance, respect et proximité sont les trois conditions à la base du succès de la pédiatrie sociale dont Dr Gilles Julien est le grand promoteur.
Un tel centre, qui agit en complémentarité avec les établissements du milieu, prend tout son sens s’il se trouve à distance de marche du milieu de vie des enfants, mentionne le célèbre pédiatre.
«La proximité est essentielle à son succès. Il faut être voisin, sinon ça ne fonctionne pas. On va les accompagner jusqu’à l’adolescence pour s’assurer d’être là dans les moments opportuns. On est toujours présent sur leur trajectoire dans les bons comme dans les mauvais moments; ça crée un lien de confiance très fort.»
HLM Place Saint-Martin
À Laval, ce centre de pédiatrie social aura pied à terre au cœur d’un complexe d’habitation à loyer modique (HLM) de la rue Dumouchel dans le quartier Chomedey.
«On compte 450 enfants dans ce projet», indique Me Jean Marius Mottet, président du conseil d’administration du Centre de pédiatrie social Laval.
L’Office municipal d’habitation a accepté de libérer un logement, qui pour les besoins de la cause a été converti en quartier général pour ce centre de services de première ligne.
Dans la même foulée, le Centre de santé et des services sociaux de Laval (CSSS) et le Centre jeunesse Laval ont dégagé chacun une employée à temps plein, qui agiront respectivement comme coordonnatrice et éducatrice spécialisée.
Par ailleurs, deux médecins omnipraticiens assureront une présence d’une à deux journées par semaine, note Me Mottet.
Si le centre n’aura pas à défrayer pour son loyer, ni pour les salaires, il devra toutefois financer une série de programmes d’aide et d’assistance adaptés aux besoins de cette jeune clientèle dans le besoin. À cet égard, une campagne de financement populaire devrait se mettre en branle d’ici les prochaines semaines.