Le maire Marc Demers s’est rendu à Québec pour s’adresser aux membres de la Commission des relations avec les citoyens, en présence de la ministre l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion (MIDI), Kathleen Weil.
«Laval est la 3e ville en importance au Québec, mais se situe au 2e rang des villes québécoises ayant la plus grande présence immigrante, a déclaré le maire, apprend-on par voie de communiqué. Notre population est donc grandement touchée par le phénomène.»
Marc Demers n’a pas manqué d’ajouter qu’un Lavallois sur quatre est issu de l’immigration, avant de marquer son accord avec les volumes d’immigration suggérés pour les trois prochaines années, au sujet des orientations proposées par le MIDI.
Plusieurs recommandations
La ville de Laval soutient qu’avant de poursuivre vers une augmentation des seuils, il faut concentrer les efforts sur l’amélioration de l’intégration au marché du travail, surtout pour les nouveaux arrivants qui présentent des taux de chômage inquiétants.
«Il faut également évaluer les résultats du nouveau système basé sur la Déclaration d’intérêt», a souligné Marc Demers, précisant que Laval attire de plus en plus d’entreprises et de travailleurs. «Mais pour attirer et surtout retenir les talents qui viennent d’ailleurs, il faut que le processus administratif soit plus souple et efficace et que ça prenne moins de temps», d’affirmer le maire.
Le mémoire lavallois insiste aussi sur certaines recommandations s’appuyant sur l’expérience de Laval, dont le fait que la francisation devrait se trouver au cœur de la stratégie d’intégration, considérant qu’en 2012, Emploi Québec démontrait que 63 % des entreprises avaient rencontré des difficultés à embaucher des personnes immigrantes pour des raisons linguistiques. Des programmes efficaces de francisation en milieu de travail et un accompagnement sont nécessaires.
Parmi les autres éléments auxquels il faut s’attarder figurent la reconnaissance des diplômes et expériences, ainsi que l’importance de considérer l’intégration des conjoints dans le cas des travailleurs étrangers et des étudiants.
Finalement, le maire Demers a salué l’intention du gouvernement de réaffirmer son engagement humanitaire en accueillant des réfugiés, rappelant toutefois au passage que contrairement aux immigrants qui ont mûrement réfléchi à leur projet, ces personnes arrivent dans des conditions difficiles.
«Il faut donc assurer un accompagnement étroit avec nous – et avec nos partenaires – pour relever le défi de l’accueil des réfugiés», a argué Marc Demers, insistant sur le fait que pour devenir accueillantes et inclusives, les villes ont besoin de ressources financières.
Le mémoire
Dans son mémoire, Laval rend compte de la nouvelle vision dans laquelle s’inscrivent les actions de la Ville. L’administration municipale y présente un portrait de l’immigration en soulignant certaines caractéristiques de son évolution sur le territoire de l’île Jésus. Un état de la situation du marché du travail lavallois et des besoins en main‐d’œuvre des entreprises est également mis en lumière.
Le document porte aussi à l’attention de la Commission le positionnement de la Ville sur les orientations soumises à la consultation, ainsi que 13 recommandations. Ces recommandations s’appuient sur l’expérience vécue par la municipalité et rappellent l’urgence d’agir en matière de francisation, d’insertion au marché du travail, de besoins des entreprises, de reconnaissance des acquis des personnes immigrantes, en soulignant la nécessité d’intervenir énergiquement sur les facteurs favorisant la rétention des nouveaux citoyens. (B.L.)