Le député de Vimont-Auteuil, Vincent Auclair, est affirmatif: l’établissement privé non subventionné ne va pas fermer ses portes comme l’avait stipulé une lettre envoyée aux parents des 300 élèves inscrits, le matin du 29 juillet.
«Je viens de parler avec la ministre de l’Éducation, Michelle Courchesne, qui trouve que la situation n’a pas d’allure. L’école devrait être mise sous une forme de tutelle par le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS)», déclare le député.
M. Auclair et le bureau de Mme Courchesne indiquent qu’une réunion est prévue avec le conseil des parents d’élèves de l’établissement, le lundi 2 août. «On travaille sur une solution pour les familles. Toutefois, si le fonctionnement de l’établissement n’a pas changé en décembre, la ministre annoncera sa fermeture définitive dès l’année suivante», dit-il.
Une histoire de permis
Le 8 juin dernier, L’Académie Lavalloise (L’A.L.), école préscolaire et primaire d’Auteuil, communiquait aux familles les détails de la rentrée, prévue le 23 août à 9h.
Rien n’indiquait que le MELS allait lui retirer son permis pour l’année 2010-2011, contraignant les parents à trouver un autre établissement, à peine un mois avant le début des classes.
Les familles ont appris la nouvelle le 29 juillet, dans une lettre datée du 23 juillet de la directrice de l’enseignement privé au Ministère, stipulant que «le renouvellement du permis de L’A.L., qui venait à échéance le 30 juin 2010, n’a pas été autorisé».
Mise en garde
«Entre les années 2006 et 2010, le permis de L’A.L. a été renouvelé pour de courtes périodes en raison des problématiques devant être corrigées. Ainsi, plusieurs occasions ont été offertes à L’A.L. afin de corriger son organisation», explique-t-on au Ministère.
L’école ne respecte pas les exigences relatives à la qualification du personnel enseignant, au contrat de services éducatifs, aux frais exigés aux parents, ainsi que certaines exigences du Régime pédagogique et du Programme de formation de l’école québécoise. «Il y avait trop de manquement aux lois», convient Valérie Sauvé, l’attachée de presse régionale de la ministre de l’Éducation, également ministre responsable de Laval, Laurentides et Lanaudière.
«C’est un dossier qui existe depuis longtemps et qui vient d’aboutir. La ministre a signé la décision le 11 juillet, qui a été entérinée par des avocats avant d’être envoyée aux parents», poursuit-elle.
Manquement
Dans la lettre du Ministère, il est mentionné que «les frais d’inscription ne sont pas remboursables. Toutefois, aucun autre frais n’auraient dû être perçus avant le début des activités». Or les parents ont déjà payé les droits d’inscription (250 $) – tandis que le plafond autorisé est de 200 $, ainsi que les frais parascolaires (350 $). «Nous avons aussi envoyé des chèques postdatés pour les frais de scolarité», ajoute une mère de deux enfants qui requiert l’anonymat.
«Le Ministère reproche à L’A.L. d’enseigner l’anglais au préscolaire et de ne pas prévoir de journées pédagogiques, or je suis enchantée que mon fils soit bilingue en maternelle. De plus, nous pouvons partir plus souvent en vacances. S’il s’agit de cela, je suis prête à me mobiliser», poursuit la mère d’élèves.
«Je sais que l’école n’utilise pas les manuels recommandés par le ministère, elle fait les programmes à sa façon, si bien que le secondaire 1 devient une année de révision», raconte Geneviève April dont l’enfant a déjà fréquenté l’établissement.
Mobilisation
Le directeur de l’établissement, David Zakaïb, qui doit quitter ses fonctions à la rentrée prochaine, dit «ne pas être en mesure de commenter le dossier. Nous sommes en train de nous mobiliser pour contester la décision du Ministère».
La jeune enseignante, très appréciée des enfants, Véronique Guindon, vient d’être nommée directrice de L’A.L., «une nomination qui sera bien accueillie par le Ministère», mentionne M. Zakaïb dans un communiqué mis en ligne sur l’Intranet de l’établissement.
Ce dernier invite aussi les parents à «communiquer au bureau de la ministre à Laval afin de leur faire part du degré de satisfaction envers l’école, la qualité des services et la qualité de l’enseignement. Si tout le monde se donne la main, le dossier deviendra politique et se règlera rapidement». C’est chose faite et les parents peuvent dire «Ouf».