Dès 2024, l’écosystème de la rivière des Mille Îles obtiendrait le statut de parc de conservation métropolitain.
En présence du ministre de l’Environnement, de la Lutte aux changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoît Charette, et de la titulaire du ministère du Tourisme, Caroline Proulx, les maires et mairesses de 10 municipalités de la rive nord – dont Laval – en ont fait l’annonce le 13 mars.
Réunis au Centre d’exploration du Parc de la Rivière-des-Mille-Îles, ces élus municipaux se sont engagés «à entreprendre toutes les démarches nécessaires en vue d’obtenir un statut de reconnaissance et de protection» pour les îles, rives et boisés baignés par les eaux de ce cours d’eau tout au long des 42 kilomètres qui relient Saint-Eustache à Terrebonne.
Potentiel de 5000 hectares
Le futur parc de conservation métropolitain de la Rivière-des-Mille-Îles serait le plus vaste espace protégé de la grande région de Montréal. Il contribuerait du coup à l’atteinte de l’objectif de protection de 30 % du territoire que s’est fixé la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) d’ici 2030.
Soutenu par la CMM et «reçu favorablement» par Québec, ce projet de parc pourrait potentiellement couvrir 5000 hectares de milieux naturels. Pour mettre le tout en perspective, le refuge faunique du Parc de la Rivière-des-Mille-Îles (PRMI), qui en ferait évidemment partie, occupe actuellement une superficie de 26 hectares d’aires protégées.
Durant le point de presse, le ministre de l’Environnement, Benoit Charrette, a fait valoir la grande diversité d’habitats fauniques que recèle la rivière des Mille Îles, à savoir 350 espèces animales et végétales, dont 88 sont désignées ou susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables.
En fait, l’écosystème de la rivière abrite quelque 60 % des espèces de la faune vertébrée québécoise.
L’apport lavallois
Le maire de Laval, Stéphane Boyer, a pour sa part rappelé le geste posé par son administration, l’hiver dernier. L’adoption d’une résolution à l’effet d’inclure 432 lots de propriété municipale au refuge faunique du Parc de la Rivière-des-Mille-Îles visait à accroître le statut d’aire protégée de près de 20 fois sa superficie actuelle. En clair, on parle de 568 hectares d’îles et de terrains riverains ou en lien écologique avec la rivière.
«À Laval, c’est non seulement une priorité de protéger les milieux naturels, mais nous souhaitons également les mettre en valeur afin que les citoyens puissent en profiter pleinement», a-t-il déclaré.
Nouvelle instance
Une Table de concertation régionale de la Rivière-des-Mille-Îles sera mise sur pied afin de définir les limites du territoire aux fins de conservation et de mise en valeur, a indiqué Massimo Iezzoni, directeur général de la CMM: «Nous saluons cette initiative des maires et mairesses, qui favorisera à la fois l’accessibilité et la protection de ce milieu riche en biodiversité ainsi que l’atteinte de nos objectifs.»
Cette nouvelle instance, qui verra également à assurer un financement pérenne du parc, sera présidée par Éco-Nature, l’organisme gestionnaire du PRMI qui œuvre depuis plus de 40 ans à la protection de la rivière. «C’est avec enthousiasme que nous entamons cette nouvelle ère de gouvernance», s’est réjouie sa directrice générale, Christine Métayer.
Budget de 150 M$
En termes de financement, la Table de concertation régionale disposerait d’un budget de 150 M$ sur 7 ans, dont les deux tiers seraient financés par les Municipalités riveraines. Des projets pourraient être soumis dans le cadre de la Trame verte et bleue du Grand Montréal, a mentionné Massimo Iezzoni.
De son côté, la ministre du Tourisme, Caroline Proulx, a laissé entendre que l’enveloppe de 30 M$ affectée à un programme de développement durable et responsable en soutien à l’industrie touristique pourrait également être mise à contribution.
«Le potentiel qu’offre la rivière des Mille Îles en matière de tourisme de nature est considérable pour la région métropolitaine», a-t-elle signifié.