À son domicile d’Auteuil, son fidèle chien qui l’accompagne depuis cinq ans couché près de son fauteuil roulant, Martin Veilleux raconte son histoire. Né avec le spina-bifida, il est devenu non-voyant à la fin de 2007, à l’âge de 28 ans, en raison d’une hydrocéphalie associée à cette malformation de la colonne vertébrale.
«J’ai commencé à avoir des problèmes de vision en 2004. Je voyais embrouillé de l’œil gauche. Ça pris trois ans avant de complètement perdre la vue. Ce n’était pas la joie, mais en même temps, j’avais eu le temps de m’adapter», explique-t-il.
Lui qui avait toujours été très actif et n’avait jamais laissé son handicap dicter son existence doit graduellement faire des deuils, dont la conduite automobile et le hockey-luge. «J’avais percé l’équipe canadienne comme troisième gardien. J’avais fait ma place», dit-il fièrement.
Déterminé à affronter ce nouveau défi, il débute alors une réadaptation avec l’Institut Nazareth et Louis-Braille et des démarches auprès de la Fondation Mira, en 2008, pour avoir un chien-guide.
«J’ai été un des premiers en fauteuil roulant et non-voyant à avoir un chien de Mira, qui est à la fois un chien-guide et d’assistance. C’est un St-Pierre, un mélange de bouvier et labrador, et il a été dressé tout spécialement pour moi par Éric St-Pierre, le fondateur de Mira», confie Martin Veilleux qui préfère, pour des raisons personnelles, taire le nom de son animal
Préparation
Avant d’accueillir son ami à quatre pattes, Martin Veilleux a fait ses devoirs, notamment en mémorisant ses trajets à l’extérieur à l’aide d’une canne blanche. Il a ensuite passé quelques semaines chez Mira, à Sainte-Madeleine, pour apprendre à connaître son chien et Éric St-Pierre a complété la transition au domicile du Lavallois.
«Je suis passé de la canne au harnais. Faire confiance à un animal, c’est spécial. Quand j’ai eu mon chien, je me suis dit: « Enfin, je vais pouvoir refaire ma vie normalement ». Ça été toute une sensation de liberté.»
Sorties et conférences
Sorties dans les centres commerciaux, repas dans les restaurants, Martin Veilleux se déplace souvent avec son chien-guide. «Les gens posent beaucoup de questions. Je leur dit aussi de ne pas le flatter, parce qu’il travaille. On dirait que les enfants le savent plus parce qu’un petit garçon de quatre ans a déjà dit: « Le chien, il travaille, on ne peut pas le toucher ».»
À l’occasion, il se déplace également pour offrir des conférences sur son expérience, notamment dans des écoles de la Commission scolaire de Laval.
«Je parle de motivation, de persévérance et de détermination. Mira m’a donné beaucoup, je voyage, je sors, je rencontre des gens. J’ai une vie sociale plus développée, je fais du CrossFit depuis trois ans et j’ai une copine depuis un an et demi», conclut Martin Veilleux.
À Laval
Sur le territoire lavallois, on recense 54 chiens de travail actifs, soit 27 en assistance pour des enfants; 16 pour des personnes à mobilité réduite et 11 chiens-guides pour des non-voyants.
Également, 22 chiots se retrouvent chez des Lavallois par le biais du programme de famille d’accueil. Ils arrivent dans leur nouveau milieu à 9 semaines, et y séjournent environ 18 mois. Durant cette période, le chiot apprend à socialiser et les rudiments de base.
9 novembre
Par ailleurs, la Fondation Mira a vécu une première, lundi dernier, avec La journée qui a du chien. La programmation de V était alors complètement axée vers l’organisme par le biais, entre autres, de capsules informatives, du cinéma thématique et autopromotions.
Ce téléthon nouveau genre visait à récolter de l’argent pour la Fondation, elle qui s’autofinance par des dons du public, des corporations et autres.