Pour débuter l’ambitieux réaménagement de la berge des Baigneurs, 10 mois après la découverte d’importants artéfacts devant l’école Villemaire, la Ville de Laval entreprend un inventaire archéologique de l’ancien noyau villageois de Sainte-Rose.
Ce travail de prospection archéologique sera concentré aux abords de l’église Sainte-Rose-de-Lima et du parc riverain.
S’il est prévu de réaménager ce secteur réputé pour son histoire, ce projet nécessitera des excavations pouvant dégrader les artefacts qui se trouveraient dans le sol.
La Ville a donc décidé d’explorer son potentiel archéologique en amont, par le biais d’un inventaire.
Cela lui permettra de s’assurer que les travaux seront effectués en respect du patrimoine naturel et culturel, comme l’ont souhaité les citoyens consultés lors de la démarche collective «Repensons Laval» et en accord avec la Loi sur le patrimoine culturel du Québec
Découvertes historiques
D’aucuns se souviendront que le 16 septembre 2019, des ouvriers creusant lors d’imposants travaux de canalisation avaient trouvé des ossements humains, face à l’école Villemaire.
D’abord confiés à la police de Laval, puis au curé de Sainte-Rose, ces os avaient alerté des citoyens sensibles au patrimoine et la communauté archéologique québécoise.
Le ministère de la Culture avait reçu un appel d’un résident lavallois avant de contacter la Commission scolaire de Laval (CSDL), propriétaire des lieux.
La firme Arkéos avait été chargée d’y opérer un site archéologique, récoltant plus d’un millier d’artéfacts provenant d’un ancien cimetière et des fondations de la maison Chartrand, du nom de Charles Chartrand, ancien bedeau de la paroisse.
Ces fondations ont été construites avant 1848.
En cinq jours, on avait rempli quatre boîtes d’archives bien pleines. Les archéologues avaient répertorié des artéfacts figés dans le temps par l’incendie ayant ravagé la maison. Datant du début à la fin du XIX<+>e<+> siècle, ces items consistaient en un tolkien de banque, un encrier, une impressionnante pharmacopée alternative très à la mode à l’époque, des bouteilles d’alcool et os de boucherie, un jeton de jeu, de la poterie et ferronnerie, ainsi qu’une foule d’autres éléments.
Potentiel confirmé
«Ces fouilles historiques montrent le fort potentiel archéologique de Laval, confiait à l’époque Dominique Bodeven, directrice générale de la Société d’histoire et de généalogie de l’Île Jésus et du Centre d’archives de Laval. Nous espérons qu’il y en aura d’autres ces prochaines années. Ce sont des histoires de famille [la maison] et de société [le cimetière] qui sont oubliées et que ces découvertes permettent enfin de raconter.»
Rappelons que les interventions de novembre dernier avaient notamment confirmé la présence de l’ancien cimetière paroissial, «ce qui permet de présumer que les vestiges de la seconde église de Sainte-Rose (1788-1857) pourraient être dévoilés », indique la Ville dans un communiqué.
Également, la proximité de la rivière des Mille-Îles laisse penser que des artefacts témoignant des occupations autochtones pourraient s’y trouver.
D’ici septembre
Durant une trentaine de jours, une équipe d’archéologues procédera ainsi à un échantillonnage afin de confirmer la présence de vestiges matériels et leur état, dans le but ultime de reconstituer l’histoire des groupes autochtones et premiers colons européens ayant successivement occupé le secteur.
Les Lavallois pourront en savoir plus sur cet inventaire archéologique grâce à des panneaux explicatifs installés aux abords du chantier et l’information publiée sur la page histoire.laval.ca.