L’Association des établissements de longue durée privés du Québec (l’AELDPQ) demande au gouvernement de combler les écarts de financement qui persistent depuis quelques années entre le public et le privé.
Alors que les exigences de soins et services sont les mêmes pour tous les CHSLD ,la situation d’iniquité de financement est insoutenable pour les établissements privés qui sont dans l’incapacité de verser des salaires convenables à leurs préposés aux bénéficiaires et infirmières auxiliaires.
«On n’est pas en mesure de payer les mêmes salaires que les CHSDL publics, explique André Lemieux, directeur général du CHSLD de la Rive. Le salaire d’un préposé aux bénéficiaires est de 13$ l’heure au privé comparativement à 20,50$ dans le secteur public.»
L’Association demande un financement revu à la hausse, sachant qu’un centre d’hébergement privé reçoit en moyenne 36 000$ de moins par année qu’un établissement public pour un résident.
«Le CHSDL de la Rive est au minimum du per diem dans la province, ,avoue M. Lemieux. On reçoit 210 $ par personne par jour. Donc si vous comparez avec le public, il y a un très grand écart»
Les centres d’hébergement privés souhaitent assurer le maintien d’une offre adéquate de soins et services avant qu’il y ait des conséquences sur la préservation des conditions de vie des personnes aînées qu’ils hébergent.
«Pour moi, l’important est que le financement revienne à un niveau similaire pour pouvoir offrir de meilleurs salaires à nos employés, raconte Pierre Bélanger, propriétaire de la résidence les Loggias Villa Val des Arbres. Nous avons de la misère à retenir des employés et à en recruter des nouveaux.»
Il faut savoir que plus de 70 % des places au privé sont achetées par le réseau public de la santé. Ce qui représente actuellement 2800 des 4000 places d’hébergement pour les personnes aînées dans le secteur privé.
Bien qu’au mois de mars, le budget provincial 2019-2020 annonçait un investissement de 30 millions de dollars pour rééquilibrer les per diem des CHSLD privés, les établissements affirment n’avoir reçu aucun financement à ce jour.
Un mois auparavant, en février, Marguerite Blais, la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, avait reconnu que la situation dans les CHSDL publics et privés était inacceptable et qu’il fallait un financement équitable pour tous les établissements.