La Coalition Mobilisations Citoyennes Environnementales de Laval (CMCEL) dénonce un déni de démocratie dans le choix que la Ville a fait de modifier au schéma d’aménagement l’affectation du territoire appelé à accueillir un mégacomplexe de studios de cinéma dans l’est de Laval.
Cette façon de faire «ne menace pas seulement notre patrimoine agricole vital, mais porte aussi atteinte à la démocratie locale», affirme ce regroupement d’une douzaine d’organismes lavallois dans un communiqué publié le 29 janvier.
Soustrait au processus référendaire
À la veille de l’assemblée extraordinaire où le conseil municipal aura à statuer sur l’affectation industrielle visant un lot de 2,2 millions de pieds carrés à l’est de l’autoroute 25, la CMCEL rappelle que l’adoption du Règlement S.A.D.R.-1.7 «entraînerait le retrait du droit des citoyens à solliciter un processus référendaire, un outil essentiel pour participer activement aux décisions impactant de manière significative leur environnement et leur qualité de vie», écrit-elle.
Contrairement à une demande de changement de zonage, une modification au schéma d‘aménagement ne contient aucune disposition propre à un règlement susceptible d’approbation référendaire. Il en va de même pour le processus de concordance, qui consiste à assurer la conformité du plan et des règlements d’urbanisme avec la vision et les orientations du schéma d’aménagement et de développement révisé (SADR) de la Ville.
Patrimoine agricole
Avec l’appui de la Coalition verte et du Mouvement d’action régional en environnement (MARE), la coalition lavalloise réitère l’«importance vitale» de maintenir les terres cultivables «pour garantir notre autonomie alimentaire dans un contexte de changements climatiques croissants».
Convertis en zone blanche lors du grand dézonage de 1988, les 20 hectares de terres ici à l’enjeu étaient toujours cultivés il y a trois ans. «Protéger ce patrimoine agricole n’est pas seulement une nécessité écologique, mais aussi une responsabilité sociale», précisent les environnementalistes.
Rappelons qu’en 2022, le promoteur et homme d’affaires Michel Trudel avait offert à la Ville 32,1 M$, offre conditionnelle à l’obtention d’un changement de zonage. Pour réaliser son projet, il fallait étendre le zonage industriel à l’ensemble du terrain, à savoir convertir 60 % de sa superficie alors zonée résidentielle.
À la suite de l’entrée en vigueur du Code de l’urbanisme en novembre 2022, M. Trudel a retiré sa demande de changement de zonage, puis a déposé une seconde mouture de son projet qui a fait l’objet d’une consultation publique le 13 décembre dernier.
«Le terrain envisagé pour ce développement, riche de son passé agricole, représente bien plus qu’une simple parcelle de terre. Il symbolise l’héritage culturel et écologique de Laval, un legs précieux que nous devons préserver pour les générations futures», poursuivent la Coalition et ses alliés qui exhortent les élus à voter contre le Règlement. «C’est une opportunité de montrer que Laval peut être un modèle de développement durable, en conciliant croissance économique et respect de l’environnement», ajoutent-ils.
Un vote sera pris demain, mardi 30 janvier, lors d’une assemblée extraordinaire qui a été convoquée pour 17h30 à la salle du conseil municipal.
À lire également: Trudel Studios: le CRE réitère son opposition au site retenu
À lire également: Recommandation favorable unanime pour le projet Trudel Studios