La Ville de Laval n’est pas en mesure d’expliquer pourquoi 31 des 32 sites échantillonnés en rives à l’été 2022 ne passaient pas le test de qualité bactériologique par beau temps.
«Les sources de contamination sont multiples et les facteurs environnementaux ainsi que ceux liés à l’activité humaine peuvent varier d’un site à l’autre, ce qui complexifie l’identification de l’origine des contaminations», explique le chef aux Affaires publiques, Philippe Déry, dans un récent échange de courriels.
Il affirme toutefois que, contrairement à ce que la Fondation Rivières avançait, les dérivations aux stations d’épuration ne sont pas en cause puisque la Ville respecte l’interdiction de dériver des eaux usées par temps sec au Québec.
Raccordements inversés
Toujours selon Fondation Rivières, des taux de concentration de coliformes fécaux aussi élevés que ceux enregistrés sur les rives lavalloises en période de temps sec peuvent également résulter de raccordements inversés et de fosses septiques déficientes.
Si la Ville ne peut estimer le nombre de branchements non conformes sur l’ensemble du territoire, M. Déry assure que «chaque cas suspecté fait l’objet d’un suivi approprié». L’automne dernier, par exemple, des tests fumigènes ont permis d’identifier une vingtaine de résidences suspectes dans Chomedey, lesquelles feront l’objet d’investigations plus poussées, précise sa collègue Nesrine Saci dans un courriel daté du 3 août.
Cette technique de détection consiste à injecter de la fumée blanche dans le réseau pluvial, explique-t-elle. Si une fumée se dégage par les évents de plomberie d’une propriété, cela peut déceler un mauvais branchement au réseau collectif. Le cas échéant, les eaux usées issues des douches, lavabos et toilettes, plutôt que de se déverser dans le réseau d’égout sanitaire et d’être redirigées vers l’usine d’épuration, transitent par le réseau pluvial avant d’être rejetées directement dans les cours d’eau.
«Plus récemment, trois rues du secteur Vimont où la présence de raccordements inversés était soupçonnée ont été investiguées. Un nettoyage complet des conduites pluviales y a été effectué, ainsi que des inspections par caméra et des tests de fumée. Le rapport résumant les résultats des investigations sur le terrain a été reçu depuis peu et il est en cours d’analyse à l’interne», signale Mme Saci.
Fosses septiques
Responsable depuis 2018 de la vidange des quelque 3100 fosses septiques recensées sur l’île Jésus, la Ville ne signale pour l’heure qu’une douzaine d’installations non-conformes.
«De ce nombre, seulement deux sont situées en bordure de rivière. Pour l’ensemble de ces dossiers, nous sommes en contact avec les propriétaires et des démarches sont en cours afin de corriger la situation», termine Mme Saci.
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