Le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) soutient que de fausses allégations ont mené à l’arrestation d’un de leur membre durant une manifestation aux bureaux de comté de Virginie Dufour, députée provinciale de Mille-Îles.
Rappelons que cette action militante s’est déroulée le mardi 14 novembre, vers 11h, alors qu’une quinzaine de personnes liées au RCLALQ ont pénétré dans le hall d’entrée des locaux situés boulevard Saint-Martin Est, à Duvernay.
Dans un communiqué envoyé aux médias dans la matinée du mardi 21 novembre, le Regroupement affirme que les manifestants ont occupé le hall, scandé des slogans et collé des autocollants sur des murs et vitres.
Par la suite, une dizaine d’agents du Service de police de Laval (SPL) sont arrivés sur les lieux.
Escalade et confusion
C’est à ce moment qu’une employée de la députée aurait porté de fausses allégations aux policiers.
Elle aurait prétendue avoir été agressée physiquement par l’un des manifestants munis d’une boîte de prospectus.
Le manifestant aurait alors été saisi par derrière par plusieurs policiers, avant d’être «violemment projeté au sol et menotté», soutient le RCLALQ, dans son communiqué, ajoutant que « l’usage de la force, dans cette situation, était disproportionné et complètement inutile», selon l’organisme.
À la police de Laval, on convient qu’après avoir visionné les images de la caméra de sécurité du bureau de la députée, on ne peut affirmer hors de tout doute que la boîte de pamphlets eut été manipulé de manière dangereuse pour l’intégrité physique d’autrui.
C’est pourquoi les policiers ont relâché le manifestant interpellé sans accusation.
Rectification
Soulignons qu’en date du mardi 21 novembre, à midi, aucune plainte n’avait encore été enregistrée dans cette affaire.
Du côté de Virginie Dufour, celle-ci réitérait regarder toutes ses options, spécifiant qu’en «raison de l’enquête en cours, nous ne commenterons pas le communiqué de presse ci-bas ou les déclarations faites par le RCLALQ dans les médias ou toute autre plateforme».
«À aucun moment, les manifestant.e.s n’ont posé de gestes violents envers les employé.e.s du bureau de circonscription. C’est plutôt envers le manifestant arrêté brutalement que des violences non provoquées ont été commises», de préciser aussi le RCLALQ dans sa sortie publique, avançant même que ce serait une autre employée du bureau de Virginie Dufour qui aurait blessé sa collègue pendant l’événement.
«Alléguer qu’une occupation non-violente était une action d’intimidation, c’est contorsionner les faits et camoufler la vérité: la seule violence qui a eu lieu dans son bureau de circonscription le 14 novembre a été dirigée envers les manifestant.e.s, notamment puisqu’une employée de la députée a menti aux policiers en inventant une agression armée. Une telle réponse répressive envers ce type de manifestation est injustifiée et injustifiable dans une société démocratique», de compléter RCLALQ dans son effort de rectifier les faits.
Article de loi
L’objet de la manifestation était de dénoncer l’amendement présenté par la députée lavalloise lors de l’étude détaillée du projet de loi 31, qui autoriserait les propriétaires à exiger un dépôt de garantie aux locataires possédant des animaux de compagnie.
Le vendredi 17 novembre, Virginie Dufour se disait d’autant plus déçue de la tournure des événements qu’elle affirmait avoir rencontré des gens du RCLALQ le jeudi 9 novembre, 24 heures seulement après que ces derniers eurent sollicité un rendez-vous avec elle.
La députée lavalloise rappelait qu’elle avait déposé cet nouvel amendement au projet de loi 31 après que la ministre France-Élaine Duranceau eut rejeté l’amendement précédent de Québec Solidaire voulant en gros «interdire l’interdiction d’un animal de compagnie dans un bail de location».
«J’ai pour seule volonté d’améliorer la cause animale, affirmait avec conviction la députée libérale de Mille-Îles. Au dépôt de ma proposition, j’ai précisé qu’elle n’était pas parfaite et qu’il y avait certainement place à amélioration. Puis j’ai écouté les recommandations de ces gens, notamment d‘avoir plutôt recours à une assurance.»
Virginie Dufour réitérait que le canal de communication avait toujours été ouvert et qu’il y avait place à la discussion depuis le début de ce débat.