Il y a quatre ans, Patrick Rodrigue pesait aux alentours de 700 livres. Il avait de la difficulté à rester debout plus de cinq minutes sans trembler et ne pas bien se sentir. Aujourd’hui, il pèse 289 livres et son défi n’est pas terminé.
«J’aime manger, c’est comme ma drogue, avoue-t-il. Ce n’est pas la faute à personne. Il n’y a rien de spécial dans ma vie. Je n’ai jamais vécu de l’abus. Ç’a commencé dès que j’ai commencé à faire de l’argent par moi-même puisque je pouvais me le permettre.»
Celui qui habite à Laval depuis 1989 est passé par deux opérations bariatriques pour l’aider dans un processus de perte de poids. La première consistait à retirer 90% de son estomac.
«Les six semaines menant vers l’opération étaient difficile, note Patrick. Je devais suivre un plan d’alimentation spécial pour perdre un maximum de poids. C’était un boost diabétique avec une demi-tasse de fruits le matin, un second boost et une demi-tasse de légumes au diner, puis la même chose au souper. À la fin, j’étais tanné.»
«Ça s’est bien passé, mentionne sa femme Nathalie Gauthier. Je lui préparais les plats, même si je trouvais que c’était la même chose tous les jours. Je l’encourageais de ce côté-là. J’étais pas mal fière de lui.»
Le couple s’était rencontré à l’ancienne usine Biscuits Rondeau où Patrick travaillait en 1999. Ils sont maintenant ensemble depuis 17 ans et ont célébré 15 ans de mariage.
«Quand j’ai rencontré Patrick dans son sarrau blanc, j’ai tout de suite dit « wow », affirme Nathalie en souriant. Plusieurs m’ont dit que j’étais mal prise, car il pesait déjà 350 livres à ce moment. Pour moi, il n’y avait pas que la beauté extérieure. De fil en aiguille, nous n’étions plus capables de nous lâcher.»
Elle ajoute qu’il a continué à prendre du poids, mais la situation n’est pas devenue problématique avant un certain temps.
Deuxième opération
À l’âge de 30 ans, Patrick est devenu infirmier auxiliaire, occupant désormais le poste de responsable des soins au Complexe Gouin-Langelier, à Montréal. Il adore son métier et c’est l’une des raisons pour lesquelles il a décidé de se faire opérer une première fois.
La pandémie de la COVID-19 a toutefois été dure sur sa santé personnelle. «J’ai perdu le contrôle pendant une année», constate-t-il. Le Lavallois est ainsi entré en contact avec son médecin pour subir une deuxième opération bariatrique qui visait à raccourcir son intestin.
«Le médecin m’a dit que c’était ma dernière chance, précise Patrick. J’ai attendu trois mois pour l’opération. Ç’a été plus difficile que la première fois, mais j’ai saisi l’opportunité et je suis maintenant rendu à 290 livres.»
En raison de cette opération, il sera contraint à prendre des vitamines pour le reste de ses jours, car son corps n’absorbera plus les nutriments comme avant.
«Je dois tout de même surveiller mon alimentation, précise-t-il. Comme le médecin me le disait, si je mange de la pizza, je vais en manger moins qu’avant, mais ça demeure un repas qui est très gras. Je dois m’adapter pour consommer des produits avec plus de protéines.»
5%
Selon le médecin de Patrick, seulement 5% des personnes qui ont ce type d’opération parviendront à compléter la perte de poids prévue. Il veut faire partie de cette minorité.
«Le médecin m’a dit qu’il voulait me voir faire un semi-marathon, note-t-il en riant. Je ne l’ai pas assuré. Je vais essayer de le faire pour lui. Il me reste encore 80 livres à perdre avant d’enlever les surplus de peau. Ça va me permettre de me sentir encore mieux.»
Il soutient que l’appui de ses proches a été bénéfique dans le processus. La reprise de l’activité physique a aussi eu un gros impact, et ce, «même si ce n’est pas plaisant chaque jour».
«Après la première opération, nous nous sommes entraînés à la boxe en y allant trois à quatre fois par semaine, rapporte-t-il. Avec la pandémie, nous avons commencé à nous entraîner à la maison. Nous sommes bien équipés. Ce n’est pas facile à tous les jours, mais il faut continuer de le faire.»
Nathalie a aussi adapté ses propres habitudes de vie.
«J’essaie de changer ma manière de voir la nourriture. Maintenant, c’est Patrick qui me dit ce qu’il faut faire et ce que je suis mieux de mettre dans les repas. Il s’est repris en main rapidement par lui-même sans que je lui en parle. Il est mon idole», conclut-elle.
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