(NDLR: Le 7 juin 2022, le conseil municipal a adopté une résolution à l’effet que le comité exécutif mandate la Direction générale afin de mettre en place un comité lavallois sur la langue française.)
L’enjeu entourant la protection et la valorisation de la langue française à Laval retiendra l’attention à la prochaine assemblée municipale du mardi 7 juin.
Les élus débattront de l’idée de doter la 3e municipalité en importance au Québec d’un comité sur la langue française.
Formé d’experts et de représentants de la diversité culturelle lavalloise, ce comité aurait pour mandat de faire rapport de l’état des lieux et de déposer d’ici la fin 2023 un plan d’action municipal pour y valoriser la langue de Molière.
«À Laval, en ce moment, il n’y a aucune règle, aucune politique ou consigne claire qui dicte les moyens à entreprendre pour faire rayonner le français au sein de notre organisation», observe le chef intérimaire de Parti Laval et conseiller de Fabreville, Claude Larochelle, à l’origine de la proposition. «On se doit de définir le rôle que peut jouer la Ville dans la promotion du français», poursuit-il.
Cohésion sociale
Dans un communiqué publié le 16 mai, M. Larochelle affirme d’emblée que «la langue française doit demeurer un vecteur rassembleur et inclusif pour la diversité lavalloise».
D’ailleurs, précise-t-il, les communautés anglophones et allophones du territoire devront être partie prenante des actions à mettre en place afin d’assurer le maintien de la langue officielle et commune du Québec, le français. «Il est impératif que la stratégie municipale prenne en compte la réalité qui est propre à Laval. Pour nous, le français doit contribuer à la cohésion sociale, et non pas être un facteur de division au sein de la communauté. C’est pourquoi cette politique s’avère nécessaire.»
Réalité lavalloise
Sa collègue Louise Lortie, conseillère dans Marc-Aurèle-Fortin, souligne que les données du recensement de 2021 permettront de mettre à jour le portait linguistique à Laval. «Ces informations pourront être compilées dans le rapport qui servira de point de départ pour la mise en œuvre du plan d’action municipal», indique-t-elle.
Au recensement de 2016, on établissait à 62 % la population lavalloise dont le français est la langue parlée à la maison, soit 17 points sous la moyenne québécoise de 79 %, peut-on lire dans l’avis de proposition soumis à l’assemblée municipale ce mois-ci.
Signe du recul du français dans la grande région métropolitaine, là où «plusieurs recherches menées au courant des dernières années montrent que le pouvoir d’attraction de l’anglais dépasse largement celui du français», ajoute la formation politique dans son argumentaire.
Selon le Portrait statistique de la population immigrante de la région de Laval, la ville-région a vu cette population plus que doubler en 15 ans, celle-ci ayant augmenté de 123 % entre 2001 et 2016. Il y a 5 ans, 28,5 % de la population lavalloise était née à l’étranger et 77 % de la population immigrante avait pour langue maternelle une autre langue que le français et l’anglais.
Pétition en ligne
Le 10 mai, Parti Laval publiait sur sa page Facebook une pétition à l’intention des Lavallois qui souhaitent protéger et valoriser le français sur le territoire.
La pétition sera déposée à la prochaine séance du conseil municipal où sera discutée, puis votée la proposition à l’effet de former un comité qui serait notamment chargé «de mettre en place les conditions gagnantes pour veiller à la préservation de la langue française» à Laval.
Rappelons que l’automne dernier, la Société nationale du Québec à Laval (SNQL) s’était invitée dans la campagne électorale, estimant que le palier municipal devait faire preuve de leadership en pareille matière.
Inquiet face à l’anglicisation du territoire de l’île Jésus, l’organisme voué à la promotion de la langue française et de la culture québécoise avait alors tenté une approche auprès des cinq partis en lice. Seuls le Mouvement lavallois – Équipe Stéphane Boyer et le Parti Laval, aujourd’hui dirigé par Claude Larochelle, avaient répondu à l’appel. Responsable du dossier français-intégration à la SNQL, Michel Leduc s’était montré satisfait de l’ouverture affichée par leur chef respectif lors de ces échanges.