La Ville de Laval s’est engagée à verser une indemnité de 750 000 $ (avant taxes) à chaque firme qu’elle aura sollicitée dans le cadre de l’appel de propositions pour la conception et la construction d’une infrastructure culturelle au centre-ville, mais dont la proposition jugée conforme n’aura pas été retenue.
Une telle compensation est le prix à payer pour «obtenir un dépôt de propositions de qualité et compétitives», soutient le Service de la planification et de réalisation des projets, anciennement le Bureau des grands projets.
Dans un sommaire décisionnel du 20 octobre disponible en ligne, le Service fait valoir que cette compensation financière «ne dédommage qu’une partie des coûts» que les entreprises préqualifiées devront débourser pour participer à ce processus d’appel de propositions.
«Elle s’avère également nécessaire afin d’être attractif dans un marché de la construction actuellement sous pression où les acteurs du marché sont sélectifs quant aux projets sur lesquels ils soumissionnent», ajoute-t-on au sujet de cette indemnité qui s’élèvera à 862 313 dollars, en tenant compte des taxes.
Au conseil municipal de novembre, le chef intérimaire de Parti Laval, Claude Larochelle, évoquait une facture de 1,7 M$ en indemnités, sans être contredit. De fait, le chef aux Affaires publiques à la Ville, Philippe Déry, confirme dans un courriel du 5 décembre qu’un maximum de trois firmes seront invitées à déposer une proposition.
«Ce n’est pas inhabituel, mais c’est beaucoup d’argent», avait commenté le leader de l’opposition avant de voter contre la résolution, laquelle a été adoptée à la majorité des voix. Rappelons que M. Larochelle s’est toujours farouchement opposé à l’implantation d’une Grande bibliothèque sur le terrain vague voisinant avec la station de métro Montmorency tout juste en face du collège du même nom, lui qui rêvait d’en faire un parc urbain.
Processus en marche
Le processus de sélection du concepteur-constructeur a cours depuis le 1er septembre, date marquant la publication de l’avis de qualification sur le site du système électronique d’appel d’offres (SEAO) du gouvernement du Québec. Les entreprises intéressées avaient jusqu’au 26 octobre pour se manifester et ainsi espérer se qualifier pour la seconde et dernière étape de ce concours.
Combien d’entreprises se sont montrées intéressées et quelles sont celles qui prendront part à la ronde finale menant à l’octroi du contrat? «Cette information ne peut pas être divulguée conformément aux règlements qui régissent l’administration de ces étapes», indique Philippe Déry.
Quant à l’ultime étape, que la Ville souhaite enclencher d’ici la fin de l’année, elle consiste en un appel d’offres avec discussions et négociations en mode sollicitation, tel que le prévoit la Loi sur les cités et villes. Cet appel de propositions devrait être complété à la fin du printemps 2024.
Toujours selon la loi précitée, les administrations municipales privilégiant le mode de sollicitation ont la possibilité de verser une indemnité aux proposants conformes non retenus, considérant les ressources humaines et financières importantes que requiert ce type d’appel d’offres.
À cet égard, la Ville avait reçu le feu vert du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation le 7 juin dernier.
Estimée entre 150 et 180 M$ en début d’année, cette infrastructure culturelle abritera dans un bâtiment de 4 étages une grande bibliothèque et un centre de création artistique professionnelle pluridisciplinaire.
L’administration Boyer vise une mise chantier en 2024.
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