Comme il est devenue coutume à Laval, aucune des oppositions n’a appuyé le budget 2024.
Après 45 minutes d’échanges en assemblée extraordinaire, le budget de fonctionnement qui prévoit des revenus avoisinant 1,2 milliard de dollars allait être adopté à 14 voix contre 6.
«Comment peut-on justifier une hausse de 4,8 % ?» a demandé le conseiller municipal d’Action Laval dans Saint-Bruno, David DeCotis, en évoquant l’augmentation du compte de taxes pour une maison moyenne et le fait que la Ville ait engrangé des surplus de 244 M$ au cours des quatre derniers exercices budgétaires complétés.
Ses collègues Isabelle Piché (Saint-François) et Paolo Galati (Saint-Vincent-de-Paul) attribuent cette hausse au service de la dette et au renflouement des réserves financières. «Pour payer les grands projets du maire, nous avons vidé les réserves de la Ville, a déploré Mme Piché. La Loi nous oblige maintenant à les remplir; ça va nous coûter de 10 à 20 M$ dans le budget de cette année.» Un montant qui s’ajoute aux frais de financement de 43 M$ liés à la dette municipale.
Pour sa part, M. Galati a rappelé les «temps difficiles pour tout le monde», remettant du coup en question les projets de construction pour 2024 de la Grande bibliothèque et de la cour municipale, estimés respectivement à 180 et 60 M$.
«Les priorités du maire ne sont pas au bon endroit, résumait David DeCotis dans un communiqué publié au terme de l’assemblée, dénonçant notamment les grands projets au centre-ville. Les projets immobiliers sont bloqués parce que nos systèmes d’égout débordent littéralement. Nous devons mettre 600 M$ pour leur mise à niveau. Ça, c’est une priorité.»
Chef d’Action Laval et conseiller dans Val-des-Arbres, Achille Cifelli propose la mise en place d’une commission multipartite sur les finances municipales comme c’est le cas à Montréal et Sherbrooke. «Nous ne voulons pas laisser le maire hausser les taxes sans chercher sérieusement comment contrôler les dépenses», écrit-il dans cette même communication qui rappelle que la dette municipale bondira d’un demi-milliard au terme du programme triennal des immobilisations (PTI) 2024-2026, passant de 781,1 millions à près de 1,3 milliard de dollars.
Durant le débat entourant le budget, le maire Stéphane Boyer n’a pas manqué de faire valoir que Laval s’est vu renouveler à l’automne la meilleure cote de crédit attribuée à une Municipalité et qu’en termes de taxation, son administration se situe en milieu de peloton des dix grandes Villes au Québec.
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