Dans la foulée du vœu exprimé par le conseiller indépendant, Jacques St-Jean, à l’effet d’honorer, durant les Fêtes du 50e, la mémoire des bâtisseurs depuis l’époque de la Nouvelle-France, le Courrier Laval vous propose un bref retour sur les origines de la ville, bien avant la fusion des 14 ex-municipalités décrétée par Québec, le 6 août 1965.
Régime seigneurial
Tout commence en 1636, alors que la Compagnie des Cent Associés concède l’île, baignée par les rivières des Prairies et des Mille Îles, à titre de seigneurie aux Pères Jésuites, qui la baptisent de leur nom. L’île Jésus est née.
Les Jésuites la posséderont pendant 36 ans, sans toutefois jamais la développer.
Elle passe ensuite aux mains de François Berthelot, conseiller et secrétaire du roi Louis XIV, qui ne la conservera que trois ans.
Bien qu’il ne mettra jamais les pieds en Nouvelle-France, le nouveau seigneur aura tout de même le mérite de donner les moyens financiers à l’intendant Jean Talon, qui y érige un manoir et débute une petite exploitation dans l’extrême pointe est de l’île Jésus.
En 1675, en retour de l’île d’Orléans, François Berthelot la cède à Monseigneur François de Montmorency de Laval, évêque de Québec. C’est lui qui procédera aux premières concessions de censives.
Cinq ans plus tard, en 1680, Monseigneur de Laval en fait don au Séminaire de Québec, dont il est le fondateur. À cette époque, l’île n’est habitée que par 24 pionniers, issus de 3 familles.
L’île Jésus demeurera propriété du Séminaire de Québec pendant quelque 175 ans, soit jusqu’à l’abolition du régime seigneurial en 1854.
Au cours du XVIIIe siècle, le Séminaire de Québec concédera la majorité des terres de l’île Jésus, tout en y conservant six domaines pour ses manoirs, moulins, communes et réserves de bois.
Régime municipal
À la fin du régime seigneurial, l’île compte quatre paroisses, qui deviennent aussitôt des municipalités le 1er juillet 1855.
La Corporation du comté de Laval, qui réunit les quatre maires de l’île Jésus, tient sa première séance du conseil le 8 octobre de la même année.
On y traite, entre autres, de l’entretien des chemins et cours d’eau qui traversent plus d’une municipalité.
Cette corporation municipale tiendra pendant plus d’un siècle, avant de faire place en 1959 à la Corporation interurbaine de l’Île Jésus.
En mars 1961, Jean-Noël Lavoie, alors maire de l’Abord-à-Plouffe, fusionne sa municipalité à celles de Renaud et St-Martin pour créer la nouvelle ville de Chomedey.
Quatre ans plus tard, le 6 août 1965, ville de Laval voyait le jour à la suite de la grande fusion des 14 petites municipalités qui formaient l’île Jésus.
À lire aussi: Toujours en faveur d’un monument pour Mgr de Laval