Les employés de la ressource intermédiaire Le Dufresne de Laval dénoncent leurs conditions de travail, étant «confinés au seuil du salaire minimum».
Le propriétaire, Réseau MAclinique et sa filiale NOTREmaison, souhaiterait geler les salaires durant trois ans. Cela serait suivi d’augmentations annuelles de 1,5% pour la quarantaine d’employés de l’établissement.
Pour le Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement du Grand Montréal–CSN, cette proposition représente «des reculs salariaux importants» et des augmentations dont le «pourcentage [est] bien au-dessous de l’augmentation du coût de la vie».
«Le Réseau MAclinique profite des angles morts du système de santé pour faire de l’argent sur notre dos et celui des aînés, insiste Véronique Girouard, présidente du Syndicat, par communiqué. Depuis toujours, nous flirtons avec le seuil du salaire minimum. Nous méritons une juste rémunération pour notre travail essentiel auprès des plus vulnérables de la société.»
Les pourparlers au Dufresne s’inscrivent dans la négociation coordonnée des centres d’hébergement privés affiliés à la CSN, qui a déjà donné lieu à plus d’une trentaine d’ententes. Partout au Québec, des propriétaires de résidences pour aînés ont accepté de verser un salaire de 18$ l’heure à l’embauche.
Développement immobilier
Le regroupement de travailleurs profite des négociations pour dénoncer le développement immobilier qui représenterait un nouveau volet de l’entreprise.
Une soixantaine de résidents de l’établissement Le Dufresne ont été incités à quitter leurs logements afin d’entreprendre des travaux de rénovation esthétique «dans le but de relouer ces appartements encore plus chers», juge le Syndicat.
«En pleine crise du logement, cette décision a placé des aînés vulnérables dans une situation encore plus précaire, déplore la vice-présidente responsable des secteurs privés à la Fédération de la santé et des services sociaux Lucie Longchamp. Les soins aux aînés ne devraient pas être une affaire de gros sous. Encore une démonstration éloquente que ce modèle ne fonctionne tout simplement pas.»
La dirigeante syndicale croit que la situation du Dufresne «constitue un bel exemple des dérapages du privé en santé, quand des médecins choisissent les profits au détriment des soins aux aînés et du maintien du réseau public».
«D’un côté, ces entreprises maintiennent leurs employés à bas salaires. De l’autre, elles tirent le maximum de profit auprès des aînés. Il y a une limite à presser le citron», ajoute-t-elle.
Rappelons que ce le Réseau MAclinique est sur les rangs pour obtenir le contrat de construction d’un mini-hôpital privé dans la région de Québec, tel que promis par la Coalition Avenir Québec.
«Non seulement nous nous opposons à ce modèle de soins, mais le fait que le Réseau MAclinique soit sur les rangs pour obtenir le contrat dans la région de Québec en rajoute une couche, affirme la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN Dominique Daigneault. La manière dont ce groupe de médecins-entrepreneurs traite ses employés et ses résidents […] est totalement inacceptable!» (N.P.)