«Il a failli me tuer» a dit M. Rooseboom, lors d’un entretien téléphonique, le 29 juillet. L’athlète de 42 ans était encore sous le choc, trois jours après avoir été heurté par un autobus de la Société de Transport de Laval (STL).
Pas de piste
L’événement s’est produit sur le boulevard Lévesque, alors que M. Rooseboom roulait en compagnie d’un copain, Hadrien Parizeau. Les deux hommes roulaient vers l’est, non loin de l’église, vers 18 h. À cet endroit, les vélos et les véhicules partagent la route. Moins d’un kilomètre plus à l’est, une bande cyclable bidirectionnelle facilite la cohabitation.
Selon la version des deux cyclistes, le chauffeur a ouvert sa porte, alors qu’il roulait à leur hauteur, pour les invectiver. «Va sur la piste cyclable, avec ton p’tit bicycle», aurait crié l’employé de la STL. «Continue à chauffer ton autobus, je vais continuer à faire mon bicycle», a répondu Martin Rooseboom.
Toujours selon la version des cyclistes, le chauffeur aurait alors intentionellement louvoyé vers le trottoir, laissant moins d’un pied aux deux vélos, puis vers la gauche, quand les cyclistes ont tenté de le dépasser.
Armé d’un suçon
Lors de cette manœuvre, le bus est passé assez près de M. Rooseboom pour que le suçon qu’il tenait à la main soit catapulté dans le véhicule, alors qu’il remettait rapidement la main sur son guidon, raconte-t-il.
L’autobus l’a ensuite heurté dans le dos. «Je suis tombé. J’ai vu les roues passer à quelques pouces de moi.» Bilan: un coude ouvert, le bras, le mollet et la hanche brulés par le bitume et des marques encore visibles de l’impact dans le dos. À l’hôpital, où il est resté plusieurs heures, les policiers lui ont appris que le chauffeur portait plainte contre lui, pour agression armée… à l’aide d’un suçon.
Appel au syndicat
«Nous, on a une version complètement différente, dit le président du Syndicat des chauffeurs d’autobus de la STL, Richard Ouimet. Les cyclistes bloquaient la route et ont agressé le chauffeur en le coupant.»
Doigts d’honneur, coup de poing dans le mirroir du bus, chauffeur coupé au bras par le suçon s’ajoutent, dans la version de M. Ouimet, qui dit avoir parlé à plusieurs passagers. «Même si selon son histoire, c’est nous les « baveux », est-ce que sa réplique est justifiée?» demande Hadrien Parizeau, qui note que la première réaction du chauffeur a été d’appeler un représentant syndical. À la STL, on déplore l’incident, tout en attendant l’issue de l’enquête. La porte-parole, Marie-Céline Bourgault, indique que le chauffeur impliqué a un bon dossier et est à l’emploi de la Société depuis un an et demi.