Vingt-neuf mois plus tard, la signalisation à 50 km/h demeure toujours inchangée de l’extrême pointe est de Laval jusqu’à l’autoroute 13, à l’autre bout de l’île.
En fait, il a fallu attendre deux ans pour que soit enfin lancée la première phase des travaux, réalisée en décembre dernier.
Des 3969 panneaux de signalisation routière prévus au contrat octroyé en septembre 2013, seulement 662 ont été changés à l’ouest de l’autoroute Chomedey.
C’est à cette occasion qu’on a constaté une incompatibilité entre l’infrastructure en place et les nouveaux panneaux, selon les marges de dégagement exigées. «Un nombre significatif de supports ne permettait pas d’installer les panneaux à la hauteur requise», explique la porte-parole de la Ville, Valérie Sauvé.
La Ville dit ne pas être en mesure «pour le moment» de préciser si la faute origine de l’appel d’offres ou si la responsabilité incombe au fournisseur, Signel Services inc.
Contrat annulé
Cela dit, le contrat est en voie de résiliation, alors que la Ville est à revoir les plans et leur exécution.
S’élevant initialement à 337 429 $, avant taxes, la facture, qui n’a toujours pas été réglée, est au cœur de la présente négociation des termes de l’annulation du contrat.
Virginie Dufour, membre du comité exécutif responsable des dossiers liés à l’ingénierie et à l’urbanisme: «On est en analyse, à savoir si on retourne en appel d’offres ou si on le fait à l’interne.»
Du côté du Service des communications, on précise qu’on négocie actuellement «le rachat de quincaillerie et panneaux» avec l’entrepreneur.
Mme Dufour, conseillère de Sainte-Rose, espère voir compléter l’implantation de la nouvelle signalisation «d’ici la fin de l’été, sinon à l’automne».
Spécifions que le contrat n’a été réalisé à ce jour qu’à 17 %.
La guigne
Ce règlement n’en est pas à son premier dérapage comme le suggère l’année de son adoption.
La nouvelle réglementation municipale, qui devait entrer en vigueur en décembre 2012, soit 90 jours après son adoption, a rapidement été désavouée par le ministère des Transports.
En novembre 2012, le MTQ refuse d’y donner son aval, jugeant risqué de réduire de 50 à 40 km/h la vitesse permise sur les routes collectrices rurales, que représentent les boulevards des Mille-Îles et Lévesque dans le secteur est.
Un détail, disait alors l’ex-maire Alexandre Duplessis. Ce dernier prévoyait pour le printemps 2013 l’implantation de ce règlement, qui avait été rapidement corrigé à la satisfaction du Ministère.
C’était toutefois sans compter sur la relance d’un second appel d’offres public, considérant que le processus initial avait vu un seul soumissionnaire se qualifier avec, en prime, une soumission nettement plus élevée que l’estimation préliminaire.
Puis, le dossier refait surface au conseil municipal d’octobre 2014.
Le maire Marc Demers y évoque des «problèmes» auxquels est aux prises le «fournisseur de services» pour expliquer les délais dans la mise en place des nouvelles limites de vitesse dans 85 % des rues de Laval.
Aujourd’hui, 29 mois après l’adoption du fameux règlement, tout est à refaire. Retour à la case départ.
Chronologie des événements
Juin 2012
Le conseil municipal autorise un emprunt de 570 000 $ pour défrayer les coûts liés à l’achat et l’installation des nouveaux panneaux de signalisation, régissant les limites de vitesse sur le réseau routier lavallois.
Septembre 2012
Les élus adoptent un règlement, permettant d’abaisser la limite de vitesse à 40 km/h dans les zones résidentielles.
Novembre 2012
Le MTQ refuse d’avaliser la nouvelle réglementation et demande à la Ville de maintenir à 50 km/h la vitesse permise sur les routes collectrices rurales.
Décembre 2012
Période à laquelle devait entrer en vigueur la nouvelle règlementation, soit 90 jours après son adoption.
25 septembre 2013
La Ville octroie à Signel Services inc. un contrat se chiffrant à 337 429 $, avant taxes.
29 octobre 2013
L’ordre de débuter les travaux est donné.
Décembre 2014
Première phase des travaux complétée à l’ouest de l’autoroute 13.
Février 2015
La Ville est à négocier l’annulation du contrat avec l’entrepreneur Signel Services inc. et songe à retourner en appel d’offres.