(Mise à jour: 1er avril, 12h15)
Devant un parterre d’entrepreneurs et de partenaires composant l’écosystème d’affaires lavallois, l’administration Boyer a dévoilé ce matin une ambitieuse vision stratégique quinquennale en matière de développement économique.
La transformation numérique et la transition écologique constituent l’un des trois piliers de la stratégie 2023-2027, qui mise également sur l’interconnectivité des entreprises pour renforcer les écosystèmes des filières porteuses et créer d’autres écosystèmes tout aussi riches et innovants pour les secteurs en émergence.
Capital humain
L’attraction, la rétention et le développement du capital humain se trouvent évidemment au cœur de cette vision comme en fait foi la Stratégie lavalloise de la main-d’œuvre 2023-2026. Celle-ci s’articule autour de 4 grandes orientations et 24 actions identifiées à la suite des consultations menées dans le cadre de la Grande rencontre IMPACT – Main-d’œuvre, tenue l’automne dernier sous la houlette de Laval économique.
Pour faire face aux enjeux de la pénurie de travailleurs et aider les employeurs à combler les postes vacants, la Ville allonge 7,2 M$ sur trois ans.
«Cette vision est un catalyseur de croissance pour nos entreprises qui font face à de nombreux défis», a déclaré le maire Stéphane Boyer, qui voit en ces défis autant d’opportunités à saisir.
Deux approches
Cette nouvelle vision du développement économique régional se décline en deux approches :
- Une économie de solution, qui vise à faciliter les ressources, les interactions et la co-innovation pour bâtir le Laval de demain
- Une nouvelle logique d’innovation qui, de manière évolutive, répondra aux enjeux économiques actuels et futurs.
Par ces approches innovantes, Laval «aspire à devenir la capitale des opportunités et un territoire d’expérimentations renommé».
Plus de pouvoir à Laval économique
Porte d’entrée des entreprises sur le territoire, Laval économique prend du galon.
Cette organisation liée au développement économique se verra confier la responsabilité d’un guichet unique qui regroupera les équipes affectées aux demandes de services municipaux (DSM) et à l’accompagnement des promoteurs et des projets immobiliers d’envergure, lesquelles relèvent de deux structures administratives distinctes.
En somme, la Ville souhaite recréer les conditions gagnantes qui lui ont permis de faire atterrir à Laval, l’année dernière, l’usine de fabrication de vaccins à ARN messager du géant américain Moderna. Douze semaines ont suffi pour modifier le zonage et délivrer un permis pour un projet d’investissement de 180 M$ au cœur de la Cité de la biotech, véritable tour de force rendu possible grâce au déploiement d’une force opérationnelle inhabituelle.
«On veut le répéter et en faire un standard lavallois», a affirmé le directeur général adjoint (DGA) au développement et à l’aménagement du territoire, Benoît Collette.
La Ville est d’ailleurs en processus de dotation d’un poste de direction adjointe en investissement immobilier, qui sera également sous l’autorité de la directrice du Service du développement économique, Lidia Divry.
Afin d’assurer une collaboration efficiente des services et faciliter la résolution des enjeux, un mécanisme de suivi formel par la Direction générale sera également mis en place, a fait valoir le DGA.
Six filières d’innovation
Par ailleurs, Laval économique a identifié six filières de développement de l’économie lavalloise qu’il a regroupées sous l’acronyme TEMMRA, à savoir les Technologies décarbonées, l’Éminence grise, le Manufacturier, la Mobilité durable, le Retail (vente au détail) et l’Agroalimentaire.
Autant de chantiers d’innovation ayant un impact important dans la vie des Lavallois et dont l’objectif est à la fois de stimuler l’émergence de nouveaux projets d’investissement et de développement et de positionner avantageusement Laval dans les tendances de demain.
«Pour saisir les opportunités qui s’offrent à elles, les entreprises lavalloises doivent impérativement se transformer. Pour ce faire, elles doivent procéder à des expérimentations menant à de nouvelles idées, qui se transformeront en innovations», fait valoir Lidia Divry.
Startups
La nouvelle vision stratégique du développement économique table également sur un accélérateur d’innovation pour attirer les startups et faire rayonner Laval dans l’écosystème des entreprises émergentes.
Sous le vocable TerroX – terrain d’expérimentation pour la réussite et le rayonnement des nouvelles opportunités à la puissance X –, ce programme cible les entreprises en pré-commercialisation dans le secteur de l’intelligence artificielle des objets (AIoT) et de la réalité augmentée tout en facilitant le maillage avec les PME lavalloises. «Notre souhait, c’est que nos entreprises manufacturières deviennent des bancs d’essai pour ces startups», note la directrice de Laval économique.
Incidemment, une première cohorte dans le secteur manufacturier débutera au cours d’année.
Partenariat avec un incubateur mondial
TerroX a ceci de particulier qu’il profite d’un partenariat avec Plug and Play, une plateforme d’innovation de la Sillicon Valley qui a déjà accompagné 50 000 jeunes pousses dans son incubateur et qui offre l’accès à un réseau mondial de multinationales, d’investisseurs et de sociétés de capital de risque, d’universités et d’agences gouvernementales.
Présent en Ontario et en Alberta, respectivement dans les filières de la finance et de l’énergie, l’incubateur américain s’installe pour la première fois au Québec, à Laval, dans la filière de l’intelligence artificielle des objets, s’est réjoui le maire Stéphane Boyer, qui rêve de faire de Laval «un terreau d’expérimentations incontournable au Québec».