Si Laval protège aujourd’hui 18 % de son territoire, la proportion de l’île Jésus en aires protégées reconnues par le gouvernement demeure sous la barre du 1 %.
Cela dit, la Ville souhaiterait que ses efforts et mesures de protection du patrimoine naturel et de la biodiversité déployés ces dernières années se traduisent par de nouvelles inscriptions au Registre des aires protégées au Québec, ce qui conférerait aux espaces protégés un statut pérenne.
Enjeux
Le hic, c’est que plusieurs de ces milieux naturels sont exclus d’office du Registre des aires protégées en raison des droits d’exploration et d’exploitation des ressources consentis dans le passé. C’est notamment le cas «partout dans Saint-François», indique le maire Stéphane Boyer en parlant des claims miniers. Et ce, même si aucun gouvernement n’y autoriserait jamais une mine ou une exploitation pétrolière, précise-t-il.
Pour être reconnu comme aire protégée, un territoire doit également répondre aux critères établis par la Loi sur la conservation du patrimoine naturel (LCPN) ainsi qu’aux recommandations de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Répertoire métropolitain
«On aimerait que la totalité de nos efforts soit reconnue par Québec», soutient le premier magistrat de Laval, conscient que bon nombre des milieux naturels de propriété municipale ne rencontrent pas les critères d’aire protégée malgré un zonage de type «conservation».
C’est d’ailleurs pour pallier cette lacune que la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) a mis en place le Répertoire des initiatives municipales de conservation.
«L’idée est justement de répertorier toutes les initiatives des Villes du Grand Montréal pour éventuellement les faire reconnaître par Québec, fait valoir Stéphane Boyer en entrevue au Courrier Laval. À partir du moment où on va pouvoir cartographier tout ce qui est protégé, je crois que ça va ouvrir la porte aux discussions avec Québec pour voir comment on peut reconnaître de façon plus officielle l’ensemble des actions posées par les Villes».
552 hectares
Incidemment, le 8 mars dernier, le conseil municipal autorisait le dépôt de 10 demandes d’inscription au Répertoire des initiatives municipales de conservation auprès de la CMM.
Sont visés par ces requêtes 476 lots et 12 parties de lots couvrant une superficie de 552 hectares de milieux naturels. Ceux-ci sont disséminés à travers les îles aux Vaches, Saint-Pierre et Locas et les Bois d’intérêt de Sainte-Dorothée, Papineau, Armand-Frappier, du Souvenir, d’Auteuil, de l’Équerre, de l’île Paton et d’Édimbourg. On parle d’une superficie totalisant 5,2 kilomètres carrés.
Refuge faunique
Par ailleurs, Stéphane Boyer mise sur l’ambitieux projet de parc de conservation métropolitain de la Rivière-des-Mille-Îles – dévoilé plus tôt cette semaine – pour plus que tripler la superficie totale des aires protégées à Laval.
Mine de rien, les 432 lots de propriété municipale qui se grefferaient au refuge faunique de l’actuel Parc de la Rivière-des-Mille-Îles feraient passer de 223 à 791 le nombre d’hectares d’aires protégées en milieu continental lavallois.
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