:Dans le cadre du mois de la sensibilisation de l’accès aux chiens-guides, il apparaît que si l’accessibilité aux chiens peut prendre une certain délai, ce sont surtout les formations précédent leur obtention qui prennent du temps.
«C’est long de former un chien-guide. La première année, aucune formation ne leur est donnée. Ils sont trop énervés et ne pensent qu’à s’amuser. Leurs sens sont sollicités au maximum, car tout est nouveau. Alors, durant cette période, on fait de la socialisation avec le chien. On l’amène à des événements ou dans tous les lieux susceptibles de lui faire voir des gens. De cette façon, il apprend à se tenir parmi le monde», affirme Etienne Lachance, famille d’accueil lavalloise pour les chiens-guides de Mira.
D’abord l’humain
Au-delà du chien, le maître aussi doit être prêt à l’accueillir. Pierre Champagne, directeur de l’Œil, organisme sous l’égide du Regroupement des Aveugles et des Amblyopes du Québec (RAAQ), explique la complexité et les responsabilités qui viennent avec l’obtention d’un chien-guide.
«Normalement, ce n’est pas si long d’obtenir un chien-guide. Pour en avoir un, la personne doit suivre une formation. Ces formations ont été arrêtées pendant la pandémie. Alors pour les délais, ça n’a pas aidé. Cependant, au-delà du temps d’attente, qui se situe entre deux et trois ans, ce sont toutes les formations entourant l’adoption d’un chien-guide. Avant d’avoir un chien, une personne non-voyante doit être en mesure de se déplacer à l’aide d’une canne. Il faut aussi savoir guider son chien, ironiquement. Un animal, ce n’est pas un robot. Le chien ne sait pas quand traverser la rue, c’est au maître de lui commander l’action et si ce dernier ne sait pas comment se déplacer, il peut être dangereux même avec un chien-guide.»
Formation et service
Une fois toutes ces conjonctures réunies, l’animal doit être retourné à l’organisation qui s’occupera de son dressage. Pierre Champagne, de l’organisme l’Œil, comme susmentionné, est lui-même non-voyant et par ses fonctions, mais aussi à titre personnel, a eu à interagir avec l’organisme Mira.
«Une fois qu’ils sont socialisés, à 12 mois environ, les chiens sont remis à l’organisation qui s’occupe de les dresser. On parle d’un entraînement d’environ six mois. Lorsqu’ils sont remis aux bénéficiaires, ils ont donc entre 18 et 24 mois. La durée de son service dépendra, tout comme les humains, de leur santé respective. La moyenne est d’environ six ans et demi. Cependant, personnellement, j’en ai déjà eu un pendant huit ans.»
Après ses années de service, toujours selon les affirmations de M. Champagne, le chien est mis à la retraite et envoyé dans une nouvelle famille d’accueil pour y finir ses jours. Le maître du chien ne peut malheureusement pas le garder, car ce dernier entrerait en compétition avec le chien-guide nouvellement arrivé ou chercherait toujours à le devancer quand la personne non-voyante sortirait le harnais de service.