Le maire Marc Demers persiste et signe: à l’exception de 2015, la hausse du compte de taxes des Lavallois a toujours été inférieure ou égale à l’inflation projetée.
Dans un communiqué publié au lendemain du dépôt du budget, il corrige les chiffres avancés par l’opposition officielle selon lesquels les Lavallois auraient subi des hausses totalisant 9,7 % entre 2015 et 2019 pendant que l’inflation cumulative réelle progressait de 6,4 %.
Cet écart de 3,3 points de pourcentage, M. Demers le ramène à 1,1 % en tenant compte notamment du gel de taxes qui avait marqué le premier budget de son administration en 2014, année où l’inflation avait été de 1,5 %.
Toujours selon le maire, le chef de l’opposition, Michel Trottier, aurait sous-estimé dans ses calculs la hausse inflationniste de 2018 et la moyenne de la variation de l’IPC pour les 10 premiers mois de l’année en cours établit par l’Institut de la statistique du Québec.
Année d’exception
Mis à part 2015, la hausse fiscale a oscillé entre 0 et 1,9 % depuis l’arrivée au pouvoir du Mouvement lavallois – Équipe Marc Demers en 2013. «Comme toutes les villes québécoises, nous avons dû gérer [en 2015] l’impact du pacte fiscal transitoire qui se chiffrait pour Laval à 15 M$, soit l’équivalent de 2 %, mentionne le maire. Sans cette perte de revenu, l’augmentation de la charge fiscale aurait été de 1,2 % [au lieu de 3,2 %], soit en dessous de l’inflation projetée et réelle.»
Modèle illusoire
Par ailleurs, le maire Demers juge «illusoire» de penser pouvoir planifier un budget en ajustant la hausse du compte de taxes selon le taux réel de l’inflation de l’année précédente, tel que le réclame l’opposition officielle. Celle-ci y voit une question d’équité envers les contribuables, alors que l’inflation projetée s’avère généralement plus élevée que l’inflation réelle, soutient le Parti Laval.
Pour le directeur des finances, Raymond Leblanc, une telle gestion présenterait un défi de taille considérant que «les nouveaux services» mis en place à la suite de l’adoption d’un budget «sont en grande majorité maintenus» d’une année à l’autre.
Il rappelle au passage que «l’établissement de la croissance de la charge fiscale est déterminé en fonction du niveau des services à rendre aux citoyens [et leur] capacité de payer en tenant compte de l’inflation prévue».
Enfin, toujours selon M. Leblanc, il s’agit d’un faux problème dans la mesure où l’écart entre les hausses cumulatives des taxes municipales et celles de l’indice des prix à la consommation s’est limité à 1,1 % au cours des 6 dernières années.
2e plus bas taux
Puis, en réponse à ses opposants qui disent que les Lavallois sont surtaxés, le maire Demers souligne qu’en 2018 la Ville de Laval se classait au 2e rang des plus faibles taux de taxation, derrière Longueuil, avec un taux global de 0,9617 $ par tranche de 100 $ d’évaluation.
Tiré des données du Profil financier des municipalités du Ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, ce pourcentage permet de quantifier l’effort fiscal des contribuables et de comparer les municipalités entre elles. «On remarque aussi que ce taux est en décroissance à Laval depuis 2015», termine M. Demers.