«Faire référence à la péréquation dans le dossier de l’oléoduc Énergie Est détourne le débat des vrais enjeux», a-t-il réagi face au statut publié par M. Wall sur son compte Twitter.
Ce dernier laissait entendre qu’en reconnaissance des paiements de péréquation qui sont versés au Québec, les maires des 82 municipalités de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) devraient accepter le passage de l’oléoduc de la société albertaine TransCanada sur leur territoire.
Position ferme
Le 21 janvier, à la lumière d’une consultation publique à laquelle 180 groupes et organismes se sont fait entendre, la CMM s’est formellement opposée à ce projet de pipeline pétrolier qui transporterait quotidiennement environ 1,1 million de barils de pétrole brut des provinces de l’ouest vers des raffineries de l’est du Canada. Selon le tracé, l’oléoduc traverserait le territoire est de Laval et 8 autres municipalités de la CMM sur une distance de 100 kilomètres.
«Ce dont il est question ici c’est de la protection de l’environnement, de la santé des personnes et de la qualité de vie des citoyens, qu’ils vivent à Laval, à Saskatoon ou à Calgary» a précisé le maire Demers, en ramenant le propos sur ce qu’il considère essentiel.
Virage à prendre
Compte tenu des «impacts majeurs» et «coûts sociaux importants» découlant de l’exploitation des sables bitumineux, M. Demers juge qu’«il serait absurde d’encourager cette industrie dans sa tentative d’augmenter sa production et d’exporter davantage», d’autant que «nos besoins intérieurs sont comblés et la tendance devrait être à la diminution de la production», estime-t-il.
Celui qui milite farouchement contre ce projet depuis septembre dernier réitère sa foi envers le développement des énergies vertes et renouvelables comme l’hydro-électricité.
«L’industrie pétrolière canadienne reçoit plus de 2 milliards de subvention chaque année. Imaginez les percées que pourraient connaître les technologies vertes avec un tel soutien», a fait valoir le maire Demers, en évoquant notamment le transport électrique.
«M. Wall s’est égaré dans ses propos et nous sommes en droit de nous attendre à ce qu’il les retire», a conclu le maire de Laval, rappelant le consensus international sur la nécessité de contrer le réchauffement climatique réaffirmé au Sommet de Paris, en décembre dernier.