Cette sentence, qui avait été proposée conjointement par les procureurs de la couronne, Isabelle Briand, et de la défense, Philip Schneider, a été officialisée par la juge Micheline Dufour, de la Cour du Québec, mardi.
Rappelant la gravité des gestes, la juge a notamment mentionné l’importance des séquelles subies par les victimes.
Des circonstances atténuantes ont aussi été prises en compte, dont le plaidoyer de culpabilité de l’accusé, qui a évité aux victimes d’avoir à témoigner, l’aveu de deux crimes pour lesquels il n’y avait aucune accusation, le fait qu’il n’était pas policier en devoir au moment des actes, qu’il ait perdu son emploi et qu’il n’ait pas d’antécédent judiciaire.
Agressions sordides
Les agressions dont Benoît Guay était soupçonné se sont déroulées entre le 11 mai 2004 et le premier juillet 2005.
Lors du premier événement, dans le quartier Chomedey, un homme a demandé à une fille de 18 ans de le masturber derrière un buisson, sans quoi il la tuerait. Plusieurs attouchements ont aussi été effectués sur sa jeune victime.
Puis, le 16 juin, sur la rue Madeleine, à Saint-Jérôme, un homme menace cette fois une fille de 16 ans avec un couteau. La victime a toutefois réussi à s’enfuir.
Quelques jours plus tard, toujours à Saint-Jérôme, une autre tentative sur une fille de 16 ans échoue, lorsque des passants aperçoivent l’agresseur.
Le 25 mars 2005, à Bois-des-Filion, Guay a forcé une fille de 17 ans à avoir une relation sexuelle complète avec lui, derrière un conteneur à déchets. Il s’est ensuite enfui avec une pièce d’identité de la victime, en la menaçant de la tuer si jamais elle tentait de prévenir la police.
Le 8 avril suivant, devant l’école Père-Vimont, à Laval, il a menacé une fille de 20 ans avec une arme à feu, mais celle-ci l’a aspergé au visage de répulsif pour animaux, avant de prendre la fuite.
Puis, le premier juillet de la même année, à Saint-Jérôme, l’ex-policier a forcé une fille de 15 ans qui descendait d’un autobus à avoir une relation sexuelle complète et non protégée avec lui, en la menaçant, comme il en avait pris l’habitude lors de ses agressions, de la tuer si elle criait.
Au moment des huit événements, Benoît Guay était policier pour le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
Conséquences graves
Lors de son allocution, la juge Dufour a mentionné les conséquences néfastes de ces actes sur les jeunes victimes.
La juge a ajouté que certaines d’entre elles ont des «rêves fréquents des événements, et ne peuvent plus sortir sans avoir un couteau sur elles».
Après son arrestation, l’accusé a entrepris une thérapie avec le Centre de consultation sexologique intégrée. Il a été rencontré à 11 reprises, au centre de détention.
Des spécialistes ont d’ailleurs qualifié les risques de récidives de Guay de faibles. Un psychiatre a notamment affirmé que son image est beaucoup trop altérée pour qu’il prenne à nouveau le risque de l’abîmer davantage.