Chez Bonbons Mondoux, on engageait une première personne aux prises avec un handicap intellectuel au printemps 2000. Neuf ans plus tard, cette personne est toujours en emploi. Une première embauche jugée tellement satisfaisante par les patrons, qu’elle allait paver la voie à plusieurs autres. «On compte aujourd’hui une dizaine de personnes handicapées affectées au réemballage», mentionne Luc Deaudelin, directeur des finances.
Il insiste sur leur loyauté: «Une seule nous a quittés.»
Ce témoignage, il le livrait mardi matin à l’occasion d’une activité parrainée conjointement par la Chambre de commerce et d’industrie de Laval (CCIL) et le Comité action personnes handicapées intégration travail (ÇAPHIT).
Essentiellement, l’événement cherchait à faire tomber les préjugés et à favoriser l’embauche de ces personnes qui, au-delà de leur incapacité, ont surtout des capacités qui ne demandent qu’à être utilisées. Celles-ci se prêtent d’ailleurs parfaitement pour «les tâches répétitives», qui accusent d’ordinaire un taux de roulement élevé du personnel, informe M. Deaudelin.
Selon ce dernier, les personnes handicapées affectées à un travail routinier sont toujours très motivées, leur taux d’absentéisme est à peu près inexistant, en plus de faire preuve d’une irréprochable ponctualité, et ce, malgré qu’elles soient à la merci du transport en commun.
Mesures incitatives
À l’été 2008, le gouvernement québécois et ses partenaires dégageaient 143 M$ additionnels dans la foulée de la Stratégie nationale pour l’intégration et le maintien en emploi de cette clientèle plus fragile.
Parallèlement, on mettait en oeuvre une soixantaine de mesures visant, entre autres, à appuyer les entreprises dans l’embauche et le développement des compétences d’un personnel différent.
Aux dires de Luc Deaudelin, le fait de subventionner les emplois occupés par une personne aux prises avec un handicap est un moyen efficace pour leur donner la chance de se faire valoir. «Chez nous, 60 % de ces employés ne bénéficient plus d’aucune subvention», plaide-t-il, ajoutant qu’ils touchent le même salaire que les autres employés affectés aux mêmes tâches et ne présentant aucune incapacité. À Laval, ÇAPHIT fait de la sensibilisation auprès des employeurs, les informant des outils, mesures et des programmes d’aide mis à leur disposition pour favoriser l’intégration au marché de l’emploi de ces employés potentiels, dont la force de travail est insoupçonnée.
Issu de la Table de concertation de personnes handicapées, ÇAPHIT, qui regroupe une vingtaine d’organismes partenaires du milieu, peut être rejoint au 450 668-4836.