Mis à jour le 23 mai 2025 à 11h08
Depuis quelques mois, des dizaines de graffitis accueillent les Lavallois.es visitant la berge des Baigneurs du Vieux-Sainte-Rose à la recherche de quiétude riveraine ou de loisirs sportifs.
Des tags sont visibles sur toutes les surfaces disponibles: panneaux municipaux, tables, blocs de bétons, clôtures… Les malfaiteurs ont même peinturé à la canette sur le chalet de la berge alors qu’une murale décorait déjà ses parois.
«Il y a toujours eu une genre d’habitude qu’on a de voir certains [graffitis], mais là, c’est carrément sauvage, dénonce Daniel Guérin, citoyen de Sainte-Rose depuis 15 ans. Ils ont mis ça partout et ce n’est pas vraiment agréable.»
D’autres inscriptions semblables sont présentes un peu partout dans le quartier, notamment dans la cour de l’école du Parc et sur le récent planchodrome, au parc Notre-Dame. Ce dernier a nécessité un investissement de plus de 2,5 M$ en 2024.

Méfait ou crime organisé?
La plupart des tags sont signés «Soke». Ce n’est pas la première fois qu’une telle parafe est visible dans le quartier, même si l’auteur s’est particulièrement fait plaisir ce printemps.
Sur le groupe Facebook Spotted Laval Ste-Rose Qc et alentours, une citoyenne rapporte qu’un graffiti identique a été barbouillé en février 2023 dans un immeuble résidentiel sur le boulevard de la Renaissance, toujours dans Sainte-Rose. Malgré ses recherches, la Lavalloise n’a pas trouvé davantage d’information sur le méfait ou son créateur.

Sous la publication, les gens stipulent: est-ce que le tag serait lié à un gang de rue, à du trafic de drogues ou simplement à des jeunes délinquants insouciants?
De l’avis de Daniel Guérin, policier retraité du Service de police de Laval (SPL), la dernière hypothèse serait la bonne. Malgré la présence policière, il peut être difficile de coincer les adolescent.e.s, qui font leurs graffitis bien souvent aux petites heures de la nuit.
Insécurité grandissante
«La Ville n’est pas à feu et à sang, mais je trouve que c’est le fun quand les gens font attention et d’avoir un beau secteur, relativise l’ex-agent de la paix. Quand tu te promènes et vois ça, c’est un peu insécurisant. Moi, je ne vis pas une grosse insécurité à cause de ça, mais je m’imagine les personnes âgées… C’est pas beau.»

Le département des communications de la Ville de Laval et Flavia Alexandra Novac, conseillère municipale de Sainte-Rose, pensent aussi que les graffitis peuvent affecter le bien-être de la population.
«Comme le témoigne l’adoption du plan d’action Sécurité et bien-être collectif 2024-2026, nous souhaitons que nos milieux de vie soient accessibles, conviviaux et sécuritaires, et ce, dans l’ensemble du territoire lavallois, indique Jonathan Lévesque, conseiller aux affaires publiques pour la Ville de Laval. L’une des actions du plan est d’identifier des murs où des graffitis libres pourraient être réalisés par de jeunes artistes.»
Ce processus est en cours. D’un même souffle, la municipalité précise qu’elle «s’emploie activement à retirer les graffitis sur ses bâtiments municipaux dans les meilleurs délais», soit de la mi-avril à la mi-novembre, selon les conditions météorologiques, et qu’«un protocole est établi avec les travaux publics afin de faire enlever rapidement les graffitis en lien avec les réseaux criminalisés», via le projet Paradoxe du SPL.
Daniel Guérin a envoyé une requête à la Ville afin que les graffitis de Sainte-Rose soient nettoyés en décembre 2024. En date du 15 mai, ils étaient toujours présents.
«Dans le temps, à New-York, quand il y avait une vitre brisée, [elle était remplacée] et ça aidait à stopper le crime, témoigne le policier retraité. Je pense que c’est la même affaire avec les tags. Si tu laisses aller, à moment donné, il va y en avoir partout.»
Depuis le début de l’année, Laval a reçu 4 requêtes en lien avec des graffitis dans le quartier alors qu’en 2024, les demandes se chiffraient à 16. Les années précédentes, environ cinq requêtes étaient acheminées annuellement.
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