Santé Canada a accordé une autorisation de mise sur le marché pour l’utilisation élargie de TRIKAFTA (éléxacaftor/tézacaftor/ivacaftor et ivacaftor) pour le traitement de la fibrose kystique (FK) chez les patients âgés de deux ans et plus porteurs d’une mutation du gène du régulateur de la perméabilité transmembranaire de la fibrose kystique (cystic fibrosis transmembrane conductance regulator, CFTR) qui répond au traitement selon des données cliniques et/ou in vitro.
TRIKAFTA a déjà été approuvé par Santé Canada chez les personnes atteintes de FK âgées de deux ans et plus qui présentent au moins une mutation F508del et est désormais approuvé pour 152 mutations supplémentaires.
«L’approbation de TRIKAFTA pour certaines mutations non-F508del est un moment transformateur pour la prise en charge de la FK au Canada, a déclaré Elizabeth Tullis, professeure de médecine à l’Université de Toronto, par voie de communiqué. De nombreux patient.e.s qui n’étaient pas précédemment admissibles aux modulateurs du CFTR pourront désormais bénéficier d’un traitement qui cible la cause sous-jacente de leur maladie pour la première fois.»
Rôle
Chez les personnes présentant certains types de mutations dans le gène CFTR, la protéine CFTR n’est pas traitée ou repliée normalement dans la cellule, ce qui peut empêcher la protéine CFTR d’atteindre la surface de la cellule et de fonctionner correctement. TRIKAFTA est un médicament oral conçu pour augmenter la quantité et la fonction de la protéine CFTR à la surface de la cellule.
L’éléxacaftor et le tézacaftor agissent ensemble pour augmenter la quantité de protéine mature à la surface de la cellule. L’ivacaftor, connu sous le nom de potentialisateur de CFTR, est conçu pour faciliter la capacité des protéines CFTR à transporter le sel et l’eau à travers la membrane cellulaire.
Les actions combinées de l’éléxacaftor, du tézacaftor et de l’ivacaftor aident à hydrater et à éliminer le mucus des voies respiratoires.
Étude
La mise à jour de l’étiquette est fondée sur des données provenant de plusieurs sources, y compris une étude à répartition aléatoire et à double insu de 24 semaines contrôlée par placebo chez des patients âgés de 6 ans et plus qui présentaient au moins une mutation non-F508del admissible visant à évaluer l’innocuité et l’efficacité de TRIKAFTA.
L’étude a satisfait à son critère d’évaluation principal; TRIKAFTA était généralement bien toléré et les données sur l’innocuité étaient semblables à celles observées dans les études précédentes. De plus, les données cliniques publiées et les données in vitro solides appuyaient l’indication élargie.
La liste complète des mutations indiquées pour TRIKAFTA se trouve dans la monographie de produit, que l’on peut retrouver sur le site web de Vertex Pharmaceuticals Incorporated.
Fibrose kystique
La FK est une maladie génétique rare qui raccourcit la vie et touche plus de 92 000 personnes à l’échelle mondiale. Il s’agit d’une maladie progressive multiviscérale qui affecte les poumons, le foie, le pancréas, le tractus gastro-intestinal, les sinus, les glandes sudoripares et le système reproducteur.
La FK est causée par une protéine CFTR défectueuse et/ou manquante résultant de certaines mutations du gène CFTR. Les enfants doivent hériter de deux gènes CFTR défectueux — un de chaque parent — pour être atteints de FK, et ces mutations peuvent être identifiées par un test génétique.
Bien qu’il existe de nombreux types différents de mutations du gène CFTR qui peuvent causer la maladie, la grande majorité des personnes atteintes de la FK présentent au moins une mutation du gène F508del.
Les mutations du gène CFTR entraînent la FK en provoquant une déficience de la protéine CFTR ou en entraînant un manque ou une absence de protéine CFTR à la surface des cellules.
La fonction défectueuse et/ou l’absence de protéine CFTR entraînent une mauvaise circulation du sel et de l’eau dans et hors des cellules de plusieurs organes. Dans les poumons, cela mène à l’accumulation de mucus anormalement épais et collant, à des infections pulmonaires chroniques et à des lésions pulmonaires progressives qui mènent ultimement à la mort de nombreux patients. L’âge médian du décès est dans la trentaine, mais avec le traitement, la survie prévue s’améliore. (C.P./IJL)