L’heure de la retraite a sonné pour Christiane Ayotte, qui dirigeait depuis 33 ans le Laboratoire de contrôle du dopage de l’INRS à Laval.
L’Institut national de la recherche scientifique en a fait l’annonce ce vendredi 31 mai, une semaine jour pour jour après que le Conseil interprofessionnel du Québec (CIQ) lui a remis le prestigieux Prix René Dussault en reconnaissance d’une carrière exemplaire.
Succession
Proche collaborateur de la chercheuse, le professeur Jean–François Naud dirige dorénavant cette infrastructure de pointe dans la lutte au dopage sportif, seul et unique laboratoire accrédité par l’Agence mondiale antidopage (AMA) au Canada.
«C’est un honneur de poursuivre ce que Christiane a entrepris durant plusieurs décennies, a déclaré par voie de communiqué son successeur. C’est une très grande marque de confiance de sa part de me laisser « son laboratoire » pour lequel je désire maintenir les plus hauts standards de qualité et d’intégrité qui ont fait notre réputation».
Expertise
L’INRS souligne le rôle essentiel que joue le professeur Naud dans la recherche et la compréhension des méthodes de détection du dopage dans le sport. «Son expertise porte notamment sur les protéines et les hormones peptiques, dont l’érythropoïétine (EPO), une molécule qui stimule la production de globules rouges dont les dérivés peuvent être utilisés comme produits dopants dans le milieu sportif de haut niveau.»
Responsable de l’unité de gestion du passeport biologique de l’athlète pour le laboratoire de l’INRS qu’il dirige désormais, Jean–François Naud siège également en tant qu’expert à certains comités scientifiques de l’AMA.
«Christiane a su nous transmettre son dévouement et ses connaissances au cours de ces nombreuses années. C’est avec une solide équipe de scientifiques qui ont à cœur leur travail que nous poursuivons la lutte contre le dopage sportif», conclut le professeur et chercheur Naud.
Une bâtisseuse
Directeur général de l’INRS, Luc-Alain Giraldeau ne tarit pas d’éloges envers la nouvelle retraitée qui a évolué pendant plus de 40 ans au sein de cet établissement universitaire dédié exclusivement à la recherche et à la formation aux cycles supérieurs.
«Avec son expertise de pointe, sa détermination et son intégrité, Christiane Ayotte a créé ce qui est devenu un modèle pour l’ensemble des laboratoires antidopage dans le monde. Ses réalisations et sa carrière sont une source de fierté immense pour notre établissement universitaire et sa communauté», témoigne-t-il.
Chercheuse postdoctorale dès 1983 à l’INRS, puis associée de recherche, Mme Ayotte devient professeure en 1993, deux ans après avoir pris la direction du Laboratoire de contrôle du dopage.
«À l’époque, elle s’intéresse principalement à la caractérisation des métabolites urinaires des stéroïdes anabolisants en vue du développement d’une méthode de détection basée sur l’utilisation de la spectrométrie de masse. Ses travaux de recherche au Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie de l’INRS, à Laval, ont largement contribué à l’amélioration des méthodes de dépistage des substances dopantes», rappelle la direction de l’Institut national de la recherche scientifique.
Experte mondiale
La professeure Ayotte a participé à la rédaction du standard international et des documents techniques encadrant les tests antidopage effectués dans les laboratoires agréés.
À titre d’experte scientifique, elle a notamment été invitée par la Commission médicale du Comité international olympique (CIO) lors des Jeux de Salt Lake City (2002), Londres (2012), Sotchi (2014), Rio (2016) et Beijing (2022).
Devant les tribunaux d’arbitrage, Christiane Ayotte a aussi été appelée à témoigner dans plus d’une centaine de contestations d’infractions antidopage au fil des ans.
«Son expertise scientifique et sa grande expérience ont fait d’elle une figure incontournable du paysage médiatique sportif avec plusieurs milliers d’entrevues à son actif», fait valoir l’INRS au sujet de celle qui a siégé à la Commission antidopage de la fédération internationale d’athlétisme.
Reconnaissante
Quant à la principale intéressée, elle se dit redevable envers l’INRS.
«Au moment de faire mon postdoctorat dans les années 80, l’INRS s’est présenté comme l’établissement universitaire qui m’ouvrait le plus de possibilités. Je suis très reconnaissante envers cette institution qui m’a toujours appuyée dans mes projets et dans la poursuite de cette carrière atypique. C’est par désir d’émancipation que j’ai suivi la science et j’espère que j’ai pu inspirer des femmes, en chemin», a déclaré Christiane Ayotte.
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