«Je ne sais pas où j’ai trouvé la force de décrocher mon kayak et le mettre à l’eau, s’exclame-t-elle, les yeux encore brillants en évoquant l’aventure. Je ne fais plus ça toute seule!»
Fil des événements
Il est 13h22. Dominique Viens est assise devant son ordinateur, à fignoler un dossier. L’experte en sinistre travaille dans sa maison de la 1ère Avenue. Son bureau fait face au cours d’eau.
«Je n’ai pas une bonne ouïe, mais j’ai perçu un bruit inhabituel, un cri, se souvient-elle. J’ai levé les yeux et vu aussitôt une tête sortir de l’eau. J’ai attrapé mon cellulaire en partant à la course dehors. C’est là que j’ai clairement entendu « HELP! » et composé le 911.»
Il est 13h23. Pendant qu’elle décrit la scène, en précisant de faire appel aux pompiers nautiques et à la Police, la femme de 39 ans s’approche du rivage. Elle entend un voisin parler lui aussi au 911.
«J’ai dit à la dame que j’arrêtais l’appel, je devais me rendre utile, raconte-t-elle. Au même moment, mon voisin accourt avec une veste de sécurité qu’il espérait lancer à l’homme et me dit de prendre mon kayak sinon l’homme allait se noyer. Le stress et l’adrénaline ont fait le reste. J’ai mis la veste dans le kayak et je suis partie comme une balle!»
Moins une
Il est 13h26. Les vents et courants sont extrêmement forts. Le kayakiste à la dérive aurait d’ailleurs chaviré dans les rapides en amont, après avoir débarqué son embarcation à la descente de Laval-Ouest, où son véhicule était resté.
«Heureusement, j’avais lavé mon kayak le week-end précédent, effectuant deux sorties sur l’eau; donc, j’étais dérouillée, poursuit Dominique Viens qui pratique ce sport depuis une décennie. Il était 13h29 quand j’ai atteint l’homme. Il était très blanc, épuisé, essoufflé. Il parlait avec peine, me disant qu’il avait deux enfants, qu’il ne sentait plus ses jambes et que son bras était engourdi.»
La mère de trois enfants a aussi peur que le malheureux la fasse chavirer à son tour. Elle lui parle. Il obéit à ses consignes.
«Surtout, j’ai compris qu’il n’était pas question d’attendre les secours, souligne-t-elle. L’hypothermie était très avancée. Je lui ai passé la veste à un poignet et il s’est cramponné aux cordages. J’ai ensuite évalué les distances pour décider de me rendre à la descente de bateau de Deux-Montagnes.»
Ces sept minutes de pagayage lui paraîtront une éternité. Dominique Viens y met toute sa force et toute sa ténacité, menée notamment par l’instinct maternel, affirme-t-elle. Sur l’autre rive, un travailleur, Kevin Pratt, a pris des photos en direct du sauvetage. Il l’attend au bas de la descente et s’emparera de l’homme mal en point pour le tirer de l’eau, alors qu’arrive une escouade nautique des pompiers.
«J’ai laissé aller, mentionne Mme Viens. Mon job était fait. J’étais vidée, la gorge sèche, à bout de souffle, les muscles douloureux. Je compare facilement cet effort à un accouchement et je sais de quoi je parle!»
S’inquiétant de l’état de santé du kayakiste, elle échangera avec les policiers, pompiers et ambulanciers. Elle dit comprendre désormais leur afflux d’adrénaline quand ces professionnels foncent droit devant pour sauver une vie.
«Cette dame a vraiment tout fait ce qu’il fallait en appelant d’abord le 911, puis en se munissant d’une ceinture de sécurité et portant secours à cet homme. C’est sûr et certain que sans cette intervention, il sombre dans l’eau et meurt»», de préciser Carl Lavigne, le chef aux opérations du Service de sécurité incendie de Laval restant encore impressionné par l’initiative et le savoir-faire de Mme Viens.
Les pompiers lui ont ramené le kayak et la pagaie de son concitoyen lavallois. Dominique Viens espère désormais des retrouvailles où les remerciements feront place à une belle balade sur les flots de la rivière des Mille Îles. Dans le calme cette fois.
13h22, Dominique Viens aperçoit une tête sortir de l’eau entre sa propriété et la rive de Deux-Montagnes. ©Photo – Photo TC Media – Mario Beauregard
Sept minutes d’efforts surhumains seront nécessaires pour rescaper le kayakiste ayant chaviré. ©Photo – Photo gracieuseté – Kevin Pratt
Mme Viens conserve le kayak échoué du jeune homme avec qui elle aimerait bien boucler la boucle par une belle balade à deux sur une rivière… paisible! ©Photo – Photo TC Media – Mario Beauregard
«Je ne sais pas où j’ai trouvé la force de décrocher mon kayak et le mettre à l’eau, s’exclame-t-elle, les yeux encore brillants en évoquant l’aventure. Je ne fais plus ça toute seule!»
Fil des événements
Il est 13h22. Dominique Viens est assise devant son ordinateur, à fignoler un dossier. L’experte en sinistre travaille dans sa maison de la 1ère Avenue. Son bureau fait face au cours d’eau.
«Je n’ai pas une bonne ouïe, mais j’ai perçu un bruit inhabituel, un cri, se souvient-elle. J’ai levé les yeux et vu aussitôt une tête sortir de l’eau. J’ai attrapé mon cellulaire en partant à la course dehors. C’est là que j’ai clairement entendu « HELP! » et composé le 911.»
Il est 13h23. Pendant qu’elle décrit la scène, en précisant de faire appel aux pompiers nautiques et à la Police, la femme de 39 ans s’approche du rivage. Elle entend un voisin parler lui aussi au 911.
«J’ai dit à la dame que j’arrêtais l’appel, je devais me rendre utile, raconte-t-elle. Au même moment, mon voisin accourt avec une veste de sécurité qu’il espérait lancer à l’homme et me dit de prendre mon kayak sinon l’homme allait se noyer. Le stress et l’adrénaline ont fait le reste. J’ai mis la veste dans le kayak et je suis partie comme une balle!»
Moins une
Il est 13h26. Les vents et courants sont extrêmement forts. Le kayakiste à la dérive aurait d’ailleurs chaviré dans les rapides en amont, après avoir débarqué son embarcation à la descente de Laval-Ouest, où son véhicule était resté.
«Heureusement, j’avais lavé mon kayak le week-end précédent, effectuant deux sorties sur l’eau; donc, j’étais dérouillée, poursuit Dominique Viens qui pratique ce sport depuis une décennie. Il était 13h29 quand j’ai atteint l’homme. Il était très blanc, épuisé, essoufflé. Il parlait avec peine, me disant qu’il avait deux enfants, qu’il ne sentait plus ses jambes et que son bras était engourdi.»
La mère de trois enfants a aussi peur que le malheureux la fasse chavirer à son tour. Elle lui parle. Il obéit à ses consignes.
«Surtout, j’ai compris qu’il n’était pas question d’attendre les secours, souligne-t-elle. L’hypothermie était très avancée. Je lui ai passé la veste à un poignet et il s’est cramponné aux cordages. J’ai ensuite évalué les distances pour décider de me rendre à la descente de bateau de Deux-Montagnes.»
Ces sept minutes de pagayage lui paraîtront une éternité. Dominique Viens y met toute sa force et toute sa ténacité, menée notamment par l’instinct maternel, affirme-t-elle. Sur l’autre rive, un travailleur, Kevin Pratt, a pris des photos en direct du sauvetage. Il l’attend au bas de la descente et s’emparera de l’homme mal en point pour le tirer de l’eau, alors qu’arrive une escouade nautique des pompiers.
«J’ai laissé aller, mentionne Mme Viens. Mon job était fait. J’étais vidée, la gorge sèche, à bout de souffle, les muscles douloureux. Je compare facilement cet effort à un accouchement et je sais de quoi je parle!»
S’inquiétant de l’état de santé du kayakiste, elle échangera avec les policiers, pompiers et ambulanciers. Elle dit comprendre désormais leur afflux d’adrénaline quand ces professionnels foncent droit devant pour sauver une vie.
«Cette dame a vraiment tout fait ce qu’il fallait en appelant d’abord le 911, puis en se munissant d’une ceinture de sécurité et portant secours à cet homme. C’est sûr et certain que sans cette intervention, il sombre dans l’eau et meurt»», de préciser Carl Lavigne, le chef aux opérations du Service de sécurité incendie de Laval restant encore impressionné par l’initiative et le savoir-faire de Mme Viens.
Les pompiers lui ont ramené le kayak et la pagaie de son concitoyen lavallois. Dominique Viens espère désormais des retrouvailles où les remerciements feront place à une belle balade sur les flots de la rivière des Mille Îles. Dans le calme cette fois.