La Fédération des établissements d’enseignement privés (FEEP) a déterminé sept enjeux en éducation à surveiller en 2021.
L’édition de cette année est grandement teintée par la pandémie de la COVID-19 qui a modifié le quotidien des écoles depuis le mois de mars 2020.
Voici les sept enjeux retenus par la FEEP :
1- Crise riche en apprentissages pédagogiques
La crise actuelle a permis de mettre en place différentes initiatives pour changer les pratiques pédagogiques au bénéfice des élèves.
On pense notamment à la redécouverte du Programme de formation de l’école québécoise, l’actualisation des approches en évaluation et l’utilisation des technologies.
Pour la FEEP, il faudra profiter des acquis de la crise pour définir et peaufiner la vision pédagogique des écoles.
2- Développement professionnel : faire mieux ce qu’on fait bien
La Fédération note aussi que la Loi sur l’instruction publique relativement à l’organisation et à la gouvernance scolaires, adoptée en février 2020, demande à ce que les enseignants suivent au moins 30 heures d’activités de formation continue par période de deux années scolaires.
Selon celle-ci, cela aura des effets positifs, car le développement professionnel chez le personnel enseignant crée un sentiment d’efficacité professionnelle accru, permet une meilleure collaboration et collégialité, valorise la pratique et le professionnalisme des enseignants, tout en offrant de nouvelles connaissances.
3 – Priorité aux élèves en difficulté
En raison de la pandémie, la FEEP a constaté que les ressources n’étaient pas toujours au rendez-vous pour assurer un suivi à distance adéquat auprès des élèves en difficultés.
On mentionne qu’il sera prioritaire d’identifier rapidement les élèves qui auraient pu souffrir de l’absence d’un suivi régulier afin d’évaluer la situation et de mettre en action toutes les mesures requises pour récupérer ces élèves.
Rappelons que plusieurs enseignants ont été formés ces dernières années pour intégrer différentes stratégies pédagogiques adaptées dans les groupes réunissant des élèves au profil varié, dont ceux en difficulté.
4 – Mise en place du nouveau cycle préscolaire
Les enjeux demeurent importants par rapport à l’introduction du nouveau cycle préscolaire pour les petits de quatre et cinq ans.
Bien qu’éclipsé par la pandémie, le débat reste présent entre ceux qui souhaitent une meilleure préparation pour le cycle scolaire et ceux qui croient que les enfants devraient davantage jouer pour apprendre à socialiser.
Parmi les autres enjeux, la FEEP pense aussi à l’aménagement d’écoles parfois surpeuplées, le besoin de ressources financières et la conception d’une évaluation locale appropriée pour les élèves de quatre ans.
5- Personnalisation des services de ressources humaines pour attirer et retenir le personnel en éducation
La Fédération rappelle aussi que les organisations scolaires ne doivent pas perdre de vue les exigences grandissantes des acteurs de leur milieu.
Pour celle-ci, l’être humain prend une place plus importante que jamais dans la réalisation de la mission des organisations. L’avantage compétitif repose désormais sur les gens qui la constituent et leur capacité à innover.
Lors de la prochaine décennie, le défi de taille sera la personnalisation de l’approche et de la relation d’affaires avec les gens de l’organisation. Cela exigera une adaptation essentielle et rapide pour attirer les meilleurs talents, ainsi que les garder engagés dans la mission de l’organisation.
6- Santé mentale des jeunes avant et après la pandémie : l’école et les adultes comme facteurs de protection
Avant le grand confinement du printemps 2020, la Commission de la santé mentale du Canada indiquait que près de 20 % des jeunes Canadiens étaient atteints d’un trouble mental.
Pour la FEEP, cette statistique est préoccupante, sachant que le niveau de perception d’anxiété, sans être un diagnostic officiel, est plus élevé chez les jeunes depuis avril 2020.
Comme les référents en matière de pandémie sont limités, il faudra en faire davantage pour aider les jeunes. Cela passera notamment par les professionnels de l’enseignement et les parents.
7- S’attaquer aux biais implicites en milieu scolaire
Les biais implicites sont des préjugés qui sont automatiques et inconscients. Ceux-ci peuvent être des préjugés racistes, sexistes, âgistes ou autres.
La Fédération soutient qu’il faut réduire les biais implicites à l’aide de plusieurs pistes d’action : développer une culture de conscience de son existence en invitant les gens à la conversation sans jugement, développer la communication empathique en essayant de voir les choses selon la perceptive de son interlocuteur, favoriser les différences dans les amitiés intergroupes, ainsi que ne pas juger le ton de la conversation. (N.P./IJL)