William Emard est passé par toute la gamme des émotions au cours de la dernière année.
À la suite de sa huitième place historique au concours complet individuel des Championnats du monde 2021, le Lavallois a repris l’entraînement avec une douleur persistante au bras. Après un certain temps, une déchirure du biceps a été diagnostiquée.
Il a ensuite vécu une période plus difficile sur le plan mental.
«Nous sommes des athlètes et nous voulons toujours faire mieux, note-t-il. Parfois, on l’oublie que nous sommes des êtres humains. À un moment donné, j’ai complétement shut down mentalement. J’ai arrêté de pratiquer mon sport pendant un mois et demi. Je ne savais pas trop ce que j’allais faire avec ma carrière.»
Son entraîneur et sa famille l’ont toutefois soutenu tout au long du processus.
«Ils ont compris que je voulais juste prendre du repos et analyser la situation, poursuit-il. Je suis revenu à l’entraînement tranquillement au milieu de l’été. C’était quelques jours par semaine, puis graduellement un retour à temps plein.»
Performer
Cette reprise graduelle lui a permis de tester son biceps et d’être en mesure de participer aux Championnats du monde 2022 tenus du 29 octobre au 6 novembre à Liverpool, au Royaume-Uni.
«Pour être honnête, je ne voulais rien savoir de la compétition de cette année quand je suis revenu dans le gymnase, avoue Emard. J’étais encore un peu traumatisé par ma blessure. En plus, les Championnats du monde ne servaient pas à une qualification olympique cette année, donc je ne voulais pas prendre le risque de me blesser pour l’an prochain.»
Après discussion avec son entraîneur, il a finalement accepté d’y participer. Il a participé à moins d’épreuves et il aurait arrêté si son état s’était dégradé.
Le gymnaste de Vimont a aidé l’équipe canadienne à obtenir la 10e place du concours complet par équipe, réalisant la meilleure performance du groupe au sol. Il s’agit d’ailleurs du plus haut classement canadien depuis 2006.
En individuel, il a respectivement terminé aux 20e et 93e rangs des épreuves au sol et du cheval d’arçons.
«Je n’étais pas totalement satisfait pour être honnête, explique-t-il en parlant de sa routine au sol. Il y a deux ou trois lignes que je suis capable de faire de façon parfaite. Avec la nervosité et l’adrénaline, j’étais un peu plus énergique et je n’ai pas fait la réception comme je le voulais. Je visais une finale à cette discipline.»
Retour complet
Emard ne prévoit pas participer à d’autres compétitions d’ici la fin de l’année. Il veut poursuivre l’entraînement pour aider son biceps à prendre du mieux.
Le Lavallois espère être en mesure d’ajouter les barres parallèles ou la barre fixe à sa liste d’épreuves lors d’une compétition prévue mi-janvier. Il devrait ensuite être en mesure de faire cinq engins dès la mi-mars, pour compléter son arsenal avec les anneaux d’ici la fin 2023.
«Je veux être à 100% pour aider l’équipe canadienne lors des Championnats du monde 2023 [lors desquels les 12 meilleures équipes se qualifient pour les Jeux olympiques]. J’étais là en 2019 quand on a essayé de qualifier l’équipe pour Tokyo. C’était l’une de mes pires sensations à vie. Je ne veux pas revivre ça. On va tout donner», assure-t-il.