Le Parti Laval a perdu près la moitié de ses 13 administrateurs, cinq ayant quitté le conseil au cours du dernier mois.
Fabrice Kamion, le dernier cas en date, a claqué la porte le 23 octobre, démissionnant à la fois du CA et du Conseil exécutif de cette formation politique représentant l’opposition officielle à l’hôtel de ville.
«Après m’être joins à ce parti et l’avoir représenté comme candidat dans le district de Saint-François aux élections municipales de 2017, je me résigne comme plusieurs de mes anciens collègues à quitter ce navire», peut-on lire dans sa lettre de démission qu’il nous a transmise par courriel.
Sa défection, il l’explique par «un manque de leadership, de démocratie et de vision au sein de ce parti composé essentiellement de seulement deux décideurs», écrit-il en évoquant le chef Michel Trottier et son unique représentant au conseil municipal, Claude Larochelle.
Pas consultés
M. Kamion estime que «les valeurs» d’un «parti ouvert et consultatif» dont il avait rejoint les rangs se sont dissipées au lendemain des élections, en novembre dernier.
Même constat du côté du trésorier du parti et candidat défait dans Vimont en 2017, Gilles Boudreau, qui a remis sa démission le 16 octobre.
«Après la campagne électorale, les consultations internes se sont terminées abruptement», déplore celui pour qui le rôle du CA semble réduit «à la vente de cartes de membre et l’approbation de rapports financiers».
En entrevue le 25 octobre, l’ancien grand argentier de Parti Laval affirmait que Grégoire Bergeron, ex-candidat du parti dans l’Orée-des-Bois, Fabrice Kamion et lui ont quitté le conseil d’administration pour les mêmes raisons. «On avait de la difficulté à faire valoir nos idées. Il y a juste une façon de penser au sein de ce parti-là.»
Kamion et Boudreau, qui ne font pas pour autant une croix sur la politique municipale, auraient souhaité que l’opposition officielle s’élève au-dessus de la partisannerie en proposant des «solutions et propositions constructives».
Réaction
Chef du parti, Michel Trottier tient à remettre les choses dans de plus justes perspectives, signalant que deux des cinq administrateurs démissionnaires demeurent des membres actifs au sein du parti. «Fabio Interdonato a quitté pour des raisons familiales. Il demeure représentant de district dans Saint-Bruno.»
«Quant à Louis-Philippe Beaulac, à 36 ans, il a cédé la présidence de la Commission jeunesse à un autre jeune qui le remplace au conseil d’administration. M. Beaulac s’implique encore. On est toujours en contact.»
Pour le reste, il rejette du revers de la main les reproches qu’on lui adresse.
«Le Parti Laval consulte, mobilise et défend le programme qui a été adopté par ces gens qui ont quitté le CA», soutient le principal intéressé.
M. Trottier rappelle que le rôle des administrateurs est de gérer les affaires administratives d’un parti et non pas les affaires courantes qui, elles, relèvent du cabinet politique.
«Ce serait même très dangereux qu’un CA se mette à gérer ce qui se fait à l’hôtel de ville», dit-il, tout en soulignant les récentes «propositions positives» formulées par le parti à l’effet d’acquérir le bois du Trait-Carré et le terrain riverain du Musée Armand-Frappier et de mettre en place un comité plénier pour mieux éclairer les prises de décision lors des séances du conseil municipal.
Cela dit, il affirme que le travail de l’opposition consiste aussi à dénoncer les dérapages et mauvaises décisions du parti au pouvoir. «C’est ça la démocratie.»
Nominations
«Hier, on avait un CA où 9 membres étaient présents, glissait au passage Michel Trottier, le 24 octobre. Deux nouvelles personnes ont été nommées. C’était très serein.»
Le chef de cabinet, Geoffroy Désautels, et Francine Leblanc, représentante du district Marc-Aurèle-Fortin, comblaient ainsi deux des quatre postes vacants.