Gisèle Beaudry, une résidente du cinquième étage, n’en pouvait plus de rester dans sa chambre toute la journée, sans air conditionné, tout au long de la chaude période estivale. Au début, la dame de 84 ans descendait et montait les cinq étages, mais elle est devenue rapidement épuisée physiquement. Un autre bris était survenu au mois de mai et elle avait dû prendre son mal en patience pendant deux semaines.
La dernière panne est la goutte qui a fait déborder le vase. Elle a donc décidé d’aller habiter chez sa fille pendant quelques semaines, le temps que le cylindre de l’ascenseur soit réparé. Elle dénonce cette situation, qui touche particulièrement les résidents des quatrième et cinquième étages, à raison de vingt personnes par niveau.
«Pourquoi n’ont-ils pas relogé les gens ailleurs pendant ce temps-là? se questionne Mme Beaudry. C’est leur problème à eux [les propriétaires] et ils n’ont pas pris leurs responsabilités comme il le faut. Il y a des personnes qui n’ont pas mis le nez dehors depuis longtemps. Ça joue sur le moral des gens et certains ont dû partir.»
En effet, le Courrier Laval s’était entretenu, au début de juillet, avec Colette Laforce. Elle et son mari avaient pris la décision de transférer la mère de ce dernier dans une autre résidence, quand ils ont appris que la situation se répétait.
Pour Gisèle Beaudry, recevoir les repas directement aux chambres ne suffit pas. Elle sent qu’elle et ses voisins sont laissés pour compte. Elle aimerait que tous soient dédommagés pour les inconvénients.
«Il y a une dame sur mon étage qui n’a qu’une jambe et qui est en fauteuil électrique, laisse savoir Mme Beaudry. Actuellement, elle est dans sa chambre. Elle m’avait dit que c’était ennuyant.»
Préposés supplémentaires
«Personne n’est confiné dans sa chambre, c’est un mensonge, réagit Robert Kunstlinger, directeur de Gestion LRM, responsable de la résidence privée. Ceux qui mangent dans leur chambre sont ceux qui le veulent. Nous avons aussi des activités données sur chaque étage. Plusieurs organisations (Service de sécurité incendie de Laval, ASSS de Laval) sont venues constater la situation. Ce qui a été dit dans le journal, que tous avaient l’air misérables et mécontents, est faux: tout le monde est heureux.»
M. Kunstlinger insiste sur le fait que cette situation est hors du contrôle de sa compagnie et que tous font de leur mieux pour régler la situation. Il ajoute que des préposés supplémentaires ont été engagés, à raison de 4000 $ de plus par semaine, par mesure de sécurité et pour répondre aux demandes des résidents afin, entre autres, de les aider dans leurs déplacements.
De plus, le gestionnaire aurait offert de transférer temporairement les résidents qui le souhaitaient au Domaine des Forges, une résidence appartenant à Gestion LRM. Certains d’entre eux auraient préféré être dédommagés à la place, ce que la compagnie a refusé.
État des lieux
La reprise du service de l’ascenseur devrait se faire au plus tard le 30 juillet, selon l’Agence de la santé et des services sociaux (ASSS) de Laval.
Rappelons que le commissaire régional aux plaintes et à la qualité des services de l’ASSS de Laval s’est déplacé, le jeudi 10 juillet, pour faire un état des lieux et émettre des recommandations à la suite de plaintes formulées au début du mois par trois familles ayant des proches hébergés à la résidence.
«Il ne fera pas de rapport. Par contre, il va envoyer une lettre à la résidence et, tous les jours, il effectue un suivi pour s’assurer que ce qui a été demandé a été mis en place», explique Stéphanie Daigneault, conseillère en communications à l’ASSS de Laval.
Lorsque le commissaire aux plaintes s’est déplacé, certaines mesures de sécurité avaient déjà été mises en place par la direction.
«La seule recommandation ajoutée, c’est de contacter Urgences-santé, afin de les informer du bris, ce qui a été fait la journée même. C’est pour s’assurer que, si un transport ambulancier est demandé à la résidence, les techniciens paramédicaux ont tout l’équipement nécessaire pour descendre les personnes en toute sécurité.»