Selon le Dr Jean-Pierre Trépanier, directeur de la santé publique à Laval, le sommet de la cinquième vague de la pandémie de la COVID-19 pourrait déjà avoir été atteint ou serait sur le point de l’être dans les prochains jours.
«Malgré le fait qu’on ne peut pas tester tout le monde, nous sommes capables de dire que nous sommes aux alentours du sommet, précise-t-il. Nous voyons que les hospitalisations sont nombreuses, mais l’augmentation tend à vouloir ralentir. Il y a aussi un peu plus de décès et nous savons que les décès arrivent après les grosses vagues de nouveaux cas et d’hospitalisations.»
Jean-Pierre Trépanier note également qu’un scénario semblable a été observé dans les pays qui ont détecté le variant Omicron avant le Québec.
En date du mercredi 12 janvier, 5579 cas actifs avaient été confirmés sur l’île Jésus. On comptait 130 citoyens hospitalisés, dont 24 aux soins intensifs.
Au total, ce sont 59 144 Lavallois qui avaient contracté le virus depuis le début de la pandémie sur l’île Jésus, en mars 2020. Parmi ceux-ci, 962 en étaient malheureusement décédés, tandis que 52 603 étaient maintenant rétablis.
Éclosions
Depuis quelques semaines, la population générale doit se procurer des tests rapides de dépistage contre la COVID-19, puisque les centres de dépistage qui proposent des tests PCR sont désormais réservés à certains groupes de la population.
Cela a évidemment forcé la santé publique à revoir sa stratégie de dépistage pour bien évaluer la situation sur le territoire lavallois.
«Le taux de positivité n’est plus complètement représentatif, poursuit le Dr Trépanier. Par contre, lorsqu’on teste des personnes d’un milieu, comme la santé, on peut regarder l’évolution des valeurs de positivité de cette partie de la population. On peut ensuite faire des extrapolations de la situation globale, mais ce n’est pas aussi clair qu’auparavant.»
Il en va de même pour les lieux d’éclosion. Comme le variant Omicron circule rapidement, la santé publique n’est plus en mesure de faire le décompte complet des éclosions. On note toutefois que 65 éclosions étaient en cours dans les centres d’hébergement de Laval, toujours en date du 12 janvier.
«Les nombres peuvent être impressionnants, mais les conséquences sont bien moindres que ce qu’on avait durant les premières vagues, note Dr Trépanier. Maintenant, les résidents sont vaccinés et ont très peu de symptômes. Ils n’ont pas besoin d’être transférés dans un centre hospitalier.»
Vaccination
Bien qu’un sommet aurait été atteint, il ne faudrait pas se surprendre de voir une nouvelle augmentation des cas dans les prochaines semaines, notamment en raison du retour en classe des jeunes partout dans la province.
«Au secondaire, la majorité des adolescents ont reçu deux doses et, même si les groupes se mélangent, c’est un environnement mieux protégé, explique le directeur de la santé publique de Laval. Pour le primaire, les enfants sont plus jeunes et ont seulement reçu une dose de vaccin. Le renforcement du masque dans toutes sortes de situations va aider, mais on assume qu’il va y avoir une transmission plus grande dans ce milieu.»
Il invite d’ailleurs les parents de jeunes non vaccinés «d’aller chercher une première dose, surtout avec la rentrée scolaire».
«Selon les sondages, les deux tiers des parents prévoyaient faire vacciner leurs enfants, note le Dr Trépanier. Je ne comprends pas pourquoi nous ne sommes pas capables d’atteindre ce plateau à Laval. Ça pourrait grandement nous aider!»
Selon les données émises le 11 janvier par l’Institut national de santé publique du Québec, 84,7 % de tous les Lavallois avaient reçu au moins une dose de vaccin contre la COVID-19, tandis que 79 % étaient doublement vaccinés. Pour l’ensemble de la province, ces deux données pointent plutôt à 84,9 % et 78,8 %.
Chez les jeunes de 5 à 11 ans, Laval se classe à l’avant-dernier rang des 18 régions de résidence avec un taux de vaccination de 50,2 % pour la première dose.