«Nous sommes confrontés à un endettement inquiétant chez nos jeunes, ce qui explique en partie ces données», d’affirmer Elisabeth Greissler, professeure à l’École de service social de l’Université de Montréal, qui a mené cette recherche-action de décembre 2014 à avril dernier, avec l’aide du ROIIL.
Les chercheurs avaient pour objectif de définir l’itinérance en créant un portrait exhaustif de sa situation sur le territoire de Laval. La méthodologie a consisté en une méthode qualitative d’entrevues avec des personnes en situation d’itinérance tout en tenant compte des analyses des intervenants.
Cette démarche s’est appuyée également sur des données quantitatives: recensement de 237 personnes accueillies dans 9 organismes communautaires, données sociographiques de 17 personnes interrogées dans le cadre de focus groups et rapports d’activités des organismes du ROIIL.
Fausses vérités
La recherche permet de déboulonner quelques mythes de l’itinérance sur l’île Jésus, dont la provenance majoritaire qui est loin d’être montréalaise.
«Il y a aussi un véritable défi important du territoire et de durée quand vient le temps d’intervenir en itinérance à Laval, de confier Elisabeth Greissler. Nous faisons aussi face à des phénomènes qu’il faut savoir détecter, que ce soit le couch surfing ou des femmes acceptant de vivre des relations non désirées pour avoir un toit au-dessus d’elles.»
Notons que le projet a été financé par la Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance, un programme du gouvernement fédéral.
Adultes 25 ans et plus
Des chiffres qui parlent. Moyenne d’âge: 45 ans. 24,5 % sont des femmes. 76 % sont des Lavallois. Revenu mensuel moyen: 762 $. 74,5 % vivent de l’aide sociale. 43 % ont des problèmes concomitants (santé mentale, toxicomanie). 39 % d’itinérance chronique. 31,5 % d’itinérance cyclique. 29,5 % d’itinérance transitoire.
Jeunes 18 à 25 ans
Des statistiques révélatrices, Moyenne d’âge: 20 ans. 34,5 % sont des femmes. 90 % sont des Lavallois. Revenu moyen mensuel: 828 $. 17 % sans revenus. 62 % ont des problèmes concomitants (santé mentale, toxicomanie). 47 % d’itinérance cyclique. 53 % d’itinérance transitoire. 10 % de cas lourds «chroniques».