L’an prochain, les Lavallois profiteront d’un premier gel de leur compte de taxes en six ans.
Le dernier répit qui leur avait été accordé remonte en effet à 2014, première année d’un premier mandat de l’administration Demers. Cinq semaines après avoir été porté au pouvoir en novembre 2013, le maire Marc Demers réalisait ainsi son engagement électoral de ne pas ajouter au fardeau fiscal des Lavallois.
À la différence près qu’en 2021, le gel ne s’appliquera pas uniquement aux immeubles résidentiels, mais bien à toutes les catégories d’immeubles, commercial, industriel et agricole inclus.
«En cette période où tout le monde peine à souffler, face aux sacrifices nécessaires qui nous sont demandés, nous voulions offrir cette bouffée d’air frais aux contribuables lavallois», a déclaré le maire le 14 octobre.
À l’instar de bien des Municipalités, pandémie oblige, le premier citoyen coupait ainsi avec la tradition selon laquelle cette information est gardée jalousement secrète jusqu’au dépôt du budget, le premier lundi de décembre.
Unanimité
Si les administrations précédentes nous avaient habitués à des budgets électoralistes avec des gels systématiques aux quatre ans, et ce, quand ce n’était pas l’envoi postal d’un chèque signé par le maire en guise de remboursement de taxes à quelques semaines du scrutin municipal, personne n’accusera le maire Demers et son administration de chercher à se faire du capital politique en cette année préélectorale. Du moins, pas les groupes d’opposition qui, unanimement, réclamaient un gel en 2021.
Le 7 octobre, le conseiller David De Cotis, élu d’Action Laval, 2e groupe d’opposition à l’hôtel de ville, déposait un avis de proposition en ce sens lors de l’assemblée municipale. Désireux d’en débattre séance tenante, le proposeur avait vu toutefois sa demande être rejetée à 12 voix contre 8, les élus du parti au pouvoir s’y étant opposé en bloc.
Dans les minutes qui ont suivi, c’était au tour du conseiller indépendant Michel Poissant de proposer un gel de la taxe foncière résidentielle et commerciale.
Enfin, quelques jours plus tôt, le chef de Parti Laval – Équipe Michel Trottier avait déploré le fait que le maire Demers tarde à confirmer un gel de taxes, ce que la mairesse de Montréal, Valérie Plante, avait fait le 1er octobre.
Les deux groupes d’opposition et les conseillers indépendants s’entendaient pour dire que cette décision s’imposait d’elle-même en ces temps difficiles, d’autant que tous estiment les Lavallois surtaxés depuis des années.