Lorsqu’il est question de santé et sécurité dans le cadre de son travail et celui de ses collègues, il se sent investi d’une mission. «La santé, ça ne s’achète pas», lance-t-il avec conviction.
Son ingéniosité lui a permis d’être à deux reprises lauréat des Grands Prix santé et sécurité du travail de la CSST. En effet, après avoir raflé les honneurs en 2013 avec son chariot à levier hydraulique adaptable aux différents bureaux et pupitres, il est revenu en force cette année avec une autre invention: un appareil de levage sécuritaire. Ce dernier sert à hisser les seaux d’eau pour les vidanger, sans effort, dans l’évier situé au niveau de la taille de l’employé. L’objectif est d’éviter les blessures au dos.
L’an prochain, il retournera à Québec pour la finale provinciale et présentera cette dernière création, qui fait déjà jaser dans son milieu.
«Je suis quelqu’un qui a toujours aimé trouver des solutions aux problèmes, explique celui qui est aussi vice-président pour son syndicat et représentant en santé et sécurité au travail. En plus, je suis un patenteux. Il y a deux ans, j’ai appris à souder. Ça m’a ouvert encore plus de portes pour créer des choses qui vont faciliter notre travail comme concierge à l’école.»
Il y avait même une difficulté supplémentaire dans le défi que s’est lancé M. Carbonneau. «On a deux types de seau à l’école, alors je devais fabriquer quelque chose qui les accepte, ce qui m’a donné un peu plus de fil à retordre pour trouver une solution.»
Prise de bec… inspirante!
L’histoire d’Yves Carbonneau a commencé avec une petite prise de bec avec son supérieur immédiat concernant les armoires que ses collègues et lui devaient déplacer dans une centaine de locaux pour le grand ménage estival.
«Le matériel à l’intérieur des armoires que l’on prenait avec le diable se promenait partout, raconte-t-il. Quand on traversait les portes, il fallait se pencher et c’était problématique pour le dos. À partir de cette situation, j’ai imaginé de quoi pour les transporter. C’est là que ma passion pour trouver des solutions a commencé.»
D’autant plus qu’il s’est rendu compte que sa création permettait d’exécuter encore plus rapidement le travail demandé, tout en étant hautement sécuritaire, au grand plaisir de ses collègues. Il possède d’ailleurs un brevet provisoire pour ce transporteur de bureau.
Lorsqu’il reçoit des commandes de l’extérieur, il fabrique encore tout à la main. «J’en suis rendu à commencer à aller cogner à des portes pour que cela devienne plus commercial», ajoute-t-il.
Continuer sur sa lancée
L’homme se dit accro à ce concours de la CSST dans lequel il puise une partie de sa motivation.
«On m’a déjà lancé un défi en novembre dernier. Probablement que l’an prochain, je le soumettrai au concours. Si ça peut aller plus loin que la Commission scolaire de Laval, ce serait encore mieux.»
Pour le concierge de l’école Leblanc, l’important est que la dizaine de ses collègues puissent bénéficier des résultats de sa créativité.