Dans un monde où les changements climatiques s’intensifient et où les enjeux de santé publique deviennent de plus en plus pressants, repenser nos modes de déplacement devient essentiel. Et si la solution résidait dans des gestes aussi simples que marcher, pédaler ou trottiner ?
Le poids du transport sur notre planète
Le transport, particulièrement routier, figure parmi les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre (GES) dans le monde. Au Québec, il représente 43 % des émissions de GES, dont 31 % proviennent du transport routier uniquement. À Laval, cette proportion grimpe même à 69 % des émissions locales. Ce constat place le transport au cœur des priorités environnementales de la province.
Mais l’enjeu ne se limite pas au climat. Bien que la pollution de l’air et les GES soient deux réalités distinctes, elles sont toutes deux fortement liées au transport. En effet, les véhicules à essence et diesel sont aussi d’importants générateurs de smog – ce nuage toxique composé de particules fines, d’ozone troposphérique et de dioxyde d’azote. Ces polluants sont responsables de 15 300 décès prématurés chaque année au Canada.
Bouger pour mieux vivre
Heureusement, une alternative à la fois écologique et bénéfique pour la santé existe : le transport actif. Il regroupe des moyens de déplacement tels que la marche, le vélo ou la trottinette, qui misent sur la force humaine plutôt que sur des moteurs.
Adopter le transport actif, c’est gagner sur tous les plans. Trois heures de vélo par semaine suffisent à réduire de 28 % le risque de décès prématuré, toutes causes confondues. En prime, cela permet d’éviter l’émission d’environ 7 kg de CO₂ par rapport à l’utilisation d’une voiture. Et saviez-vous que 5 minutes de marche peuvent suffire à améliorer votre humeur ? Bouger, c’est aussi réduire le stress, prévenir le diabète, l’obésité, les maladies cardiovasculaires et même certains cancers.
Des villes qui prennent le virage
Certaines villes ont déjà emprunté cette voie. À Copenhague, chef de file mondial du transport actif, 49 % des habitants utilisent le vélo comme principal moyen de déplacement. Comment y sont-ils parvenus ? Par une vision à long terme : 406 millions de dollars investis en dix ans pour construire 382 km de pistes cyclables.
Ici au Québec, des initiatives inspirantes voient aussi le jour. L’organisme Cyclo Nord-Sud récupère et revalorise des vélos inutilisés au profit de communautés vulnérables. Son projet Construis ton vélo, par exemple, permet à des élèves du secondaire de démonter et remonter entièrement un vélo de leur choix. Une expérience concrète qui vise à les inspirer, les éduquer et à renforcer leur pouvoir d’agir, tout en promouvant l’égalité des chances et la durabilité.
À Laval, l’ingénieur Sébastien Jutras conçoit des vélos cargos adaptés au transport urbain. Le projet Colibri, porté par Coop Carbone, transforme les livraisons urbaines en remplaçant les camions par des vélos cargos pour le « dernier kilomètre », tout en réduisant la congestion et les émissions. Et avec TaxyMatch, le covoiturage devient simple et accessible pour les citoyens qui souhaitent limiter leurs déplacements en auto solo.
D’ailleurs, la vidéo présentée dans l’exposition Ça chauffe! Cool it illustre parfaitement cette transformation. On y découvre comment des initiatives concrètes comme Colibri et TaxyMatch contribuent à repenser la mobilité urbaine, en mettant en lumière les bienfaits environnementaux, sociaux et économiques de ces nouvelles façons de se déplacer.
Et du côté du transport collectif ?
Les efforts se poursuivent aussi pour rendre le transport en commun plus accessible et attrayant. À Montréal, les 65 ans et plus peuvent désormais voyager gratuitement. La Société de transport de Laval a quant à elle introduit le paiement par carte de crédit dans ses autobus pour simplifier l’embarquement. Ces mesures contribuent à réduire la dépendance à l’automobile, tout en soutenant des choix de mobilité plus durables.
Laval trace la voie
Consciente de l’impact du transport routier sur ses émissions de GES, la Ville de Laval a fait du transport actif et collectif l’axe principal de son Plan climatique Horizon 35. Cela inclut la modernisation de sa flotte de véhicules, mais aussi un aménagement du territoire qui encourage les alternatives à l’auto solo. Plus de pistes cyclables, de rues piétonnières, de connexions entre quartiers : Laval veut créer un environnement où il est plus facile – et plus agréable – de se déplacer autrement.
Et vous ?
Et si vous commenciez, vous aussi, à faire tourner la roue ? Que ce soit pour des raisons de santé, d’économies, de qualité de vie ou de conscience environnementale, le transport actif est un petit pas pour soi… mais un grand pas pour la planète.