La grogne, chez les utilisateurs, a été telle que l’AMT remet en vigueur l’ancien horaire du matin, sur la ligne Deux-Montagnes/Montréal, à partir de lundi prochain.
En guise de compensation pour les inconvénients subits depuis près d’un mois par sa clientèle, l’Agence offrira 50% de rabais sur l’achat d’un titre mensuel pour le mois de mars, et 25% de réduction pour les mois d’avril et mai.
Ces rabais seront offerts aux utilisateurs des lignes Deux-Montagnes/Montréal et Dorion/Rigaud, les plus touchées par les ratés des dernières semaines.
Sixième réfection en 13 ans
Sur la ligne Deux-Montagnes/Montréal, les problèmes vécus lors des froids intenses et des bordées de neige des dernières semaines seraient liés à des défaillances du système de propulsion des voitures.
3 M$ seront investis, au cours des trois prochains mois, dans la mise à niveau des moteurs électriques, qui ont causé des ennuis dès leur mise en service, en 1995, rappelle le PDG de l’AMT, Joël Gauthier. Les travaux, qui s’échelonneront jusqu’en juin, visent à améliorer l’étanchéité des moteurs, qui sont vulnérables à l’humidité. Ces réfections entraîneront la diminution du nombre de voitures de dix à huit, sur chaque train. Pendant la période des travaux, la Société de transport de Laval bonifiera le service de la ligne 26 vers la station Montmorency, aux heures de pointe du matin et de la fin de journée.
«Rafistolé et rabouté»
Le réseau actuel de train de banlieue a été créé à la carte, au gré de besoins urgents créés par des problèmes comme la congestion routière ou la réfection d’un pont, a expliqué Joël Gauthier, qui a qualifié le réseau de «rafistolé et rabouté».
«Un bon nombre des locomotives datent de 1959 (50%). La majorité des wagons acquis dans le milieu des années 1990 ont été achetés usagés et ont été construits entre 1967 et 1976. Les systèmes d’aiguillage remontent à la Seconde Guerre mondiale.» À moyen terme, c’est 159 M $ supplémentaires qui devront être injectés par le gouvernement dans les infrastructures: systèmes de signalisation et d’aiguillage et voies supplémentaires, estime M. Gauthier. Cette somme s’ajouterait aux 622 M $ déjà investis dans l’achat de nouvelles voitures et locomotives, qui seront mises en service à partir de la fin 2009.