De nombreux regroupements et associations ont réagi à l’entrée en vigueur des tarifs douaniers américains de l’administration Trump.
C’est le cas de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) qui mentionne que ceux-ci frappent déjà de plein fouet l’économie canadienne.
«De nombreuses PME sont déjà confrontées à une hausse des coûts, des annulations de contrats et de commandes et une baisse de la demande, détaille Jasmin Guénette, vice-président des Affaires nationales à la FCEI, par communiqué. Maintenant que les tarifs sont en vigueur, on s’attend à voir ces situations s’intensifier rapidement.»
Il note que les tarifs imposés sur l’acier et l’aluminium le 12 mars, puis sur une autre série de produits le 2 avril seront tout autant dommageable.
La FCEI ajoute que la majorité des propriétaires de PME sont pour l’annonce de contre-tarifs canadiens, tout en reconnaissant qu’ils affecteront davantage notre économie que les tarifs américains. «Le gouvernement fédéral doit rappeler le Parlement immédiatement pour s’assurer que chaque dollar que le Canada perçoit avec les tarifs soit retourné rapidement aux PME», complète M. Guénette.
Mesures nécessaires
De son côté, l’Union des municipalités du Québec insiste «sur l’importance de soutenir les entreprises québécoises et appelle à des actions concrètes pour y parvenir».
«Les tarifs douaniers imposés par les États-Unis fragilisent l’économie de toutes les régions du Québec, affirme Martin Damphousse, président de l’UMQ et maire de Varennes. Il est essentiel d’unir nos forces. Les municipalités sont déjà mobilisées.»
Le regroupement travaillerait déjà avec la ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Mme Christine Fréchette «afin de minimiser les impacts sur la vitalité économique des régions».
Rappelons que le gouvernement du Québec a présenté, le mardi 4 mars, un plan d’action afin de soutenir les entreprises québécoises. Celui-ci se divise en quatre volets :
- Soutenir les exportateurs en manque de liquidités;
- Renforcer la productivité des entreprises manufacturières;
- Diversifier ses marchés d’exportation;
- Accélérer le virage vers l’innovation et la productivité.
Bien qu’elle salue les mesures proposées et mises en place par les différents paliers de gouvernement, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) croit qu’il faudra en faire davantage.
Elle précise que le Québec et le Canada peuvent notamment appliquer un moratoire immédiat aux nouvelles restrictions liées à la rétention et au renouvellement des travailleurs étrangers temporaires.
«Depuis le mois de novembre, des employés ayant des compétences particulièrement importantes doivent rentrer dans leur pays parce que leur permis n’est pas renouvelé, mentionne la présidente de la FCCQ, Véronique Proulx. D’un côté, on demande aux entreprises d’être résilientes, mais de l’autre, le gouvernement empêche des entreprises prospères d’honorer leur carnet de commandes. Ça crée une crise par-dessus une crise.»
Parmi les autres mesures essentielles à mettre en place selon la FCCQ, notons de favoriser les entreprises québécoises dans les contrats publics, renoncer à hausser les tarifs d’électricité pour les industriels, éliminer rapidement les barrières au commerce entre les provinces canadiennes, moderniser et bonifier les crédits d’impôts à la recherche scientifique et le développement expérimental, ainsi que réduire le taux d’imposition québécois sur le revenu des sociétés de 11,5% à 10%.
«La clé sera la hausse de la productivité: il faut à la fois augmenter la taille de notre marché interne en favorisant le contenu local dans nos contrats publics et diversifier nos marchés d’exportation. Le développement de nos ressources naturelles devra également être accéléré avec des échéanciers ambitieux», estime Mme Proulx.
Pour les travailleurs
La CSN a quant à elle salué plusieurs des mesures annoncées par le gouvernement du Québec pour soutenir les entreprises, mais croit qu’il doit en faire plus pour les travailleuses et les travailleurs.
«C’est bien que le premier ministre Legault demande des assouplissements à l’assurance-emploi à son vis-à-vis fédéral, croit Caroline Senneville, présidente de la CSN. Il dispose toutefois d’autres leviers, comme les programmes de requalification de la main-d’œuvre, qui pourraient grandement aider celles et ceux qui risquent de perdre leur emploi.»
À titre d’exemple, on cite les emplois sur les chantiers d’Hydro-Québec qui demeureront hors de portée tant que les travailleuses et les travailleurs ne pourront avoir accès à une formation appropriée.
La CSN voit par ailleurs d’un bon œil que les appels d’offres publics soient plus nombreux et que l’on défavorise de 25% les entreprises américaines qui vont soumissionner. «On pourrait aller plus loin et bloquer les entreprises américaines dans les appels d’offres du Québec», complète Mme Senneville. (N.P.)
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