Après avoir remporté récemment le titre de championne canadienne dans la catégorie maître (40 ans et plus) et la médaille d’argent (toutes catégories) lors du Championnat canadien à Winnipeg, Sylvie Dufresne rêve à un podium au Championnat mondial de tir au poignet.
La double médaillée décide de relever un nouveau défi en allant se frotter aux meilleures gladiatrices de la planète au Championnat mondial de tir au poignet qui aura lieu à Las Vegas, du 7 au 12 décembre.
Des athlètes représentant plus de trente pays seront présents pour remporter le titre tant convoité. Sylvie tentera sa chance dans deux catégories (ouverte et maître).
«J’aimerais bien me retrouver parmi les meilleures au monde. Je suis réaliste. La compétition sera féroce. Ça ne sera pas une partie de plaisir, mais avec de la détermination et un peu de chance tout est possible», a-t-elle lancé. «J’aimerais terminer parmi les trois meilleures dans la catégorie master (maître) et les dix meilleures dans la catégorie ouverte (open)», a-t-elle enchaîné.
«L’adrénaline me manquait»
L’athlète de Chomedey a mis sa carrière internationale en veilleuse après avoir donné naissance à son fils Samuel, en 1998. «C’est comme le Démon du midi qui m’a frappée. J’avais besoin de recommencer le tir au poignet. L’adrénaline de la compétition me manquait. Mes amis du tir au poignet m’ont encouragée à recommencer», a-t-elle lancé.
Âgée de 40 ans, Sylvie a décidé de renouer avec la compétition au printemps dernier. Elle a terminé quatrième sur cinq participantes au Championnat provincial, résultat catastrophique.
«J’étais découragée. Ce n’est pas le genre de résultat que je souhaitais. Je n’ai pas lâché et je me suis entraînée de façon intensive», a-t-elle avoué. «Deux mois plus tard, j’ai battu facilement les mêmes filles, qui avaient eu le meilleur sur moi au Championnat provincial, dans un tournoi. Ma sœur a besoin de ses deux mains pour me battre», a-t-elle ajouté fièrement.
Absente de la compétition depuis une douzaine d’années, Sylvie n’a rien perdu de son adresse en décrochant ces deux médailles au Championnat canadien. Ces excellents résultats la font rêver au Championnat mondial.
«Je ne me suis jamais sentie dans une pareille condition physique et mentale. Je me sens forte», a ajouté celle qui s’est toujours entraînée et qui a toujours pris soin d’elle.
Seule au monde
Pour la première fois, elle sera seule en compétition. «Mon père se déplaçait pour nos compétitions. Il est décédé il y a deux ans. J’ai demandé à ma sœur de m’accompagner, mais elle est débordée avec son boulot. Je serai toute seule comme une grande, avec mon Ipod. Ce sera tout un défi», a-t-elle souligné.
Elle s’entraîne une douzaine d’heures par semaine chez Atlantis et au Carrefour multisports, à Laval. «Un gars de Québec, Christian Gilbert, m’aide beaucoup à être encore meilleure», a-t-elle indiqué.
Dufresne synonyme d’excellence
Le nom Dufresne demeure gravé dans la mémoire des adeptes du tir au poignet. Au fil des ans, Sylvie a été couronnée cinq fois championne canadienne et une fois championne du monde en 1996, au Brésil.
Sylvie a grandi dans le monde des hommes forts et femmes fortes, dont son père René Dufresne faisait partie. Elle a toujours été dans l’ombre de sa sœur aînée, Liane Dufresne, qui a dominé la scène internationale et canadienne dans les années 90. Celle-ci a remporté douze fois le titre de championne mondiale. Les deux sœurs ont représenté le Québec et le Canada, marquant le monde des championnats de tir au poignet, en remportant plusieurs titres, et ce, durant plusieurs années. Poursuivra-t-elle la tradition d’excellence? Sylvie Dufresne a le désir de bien représenter le Canada, à Las Vegas.