Mise à jour: vendredi 5 juin, 15h30
L’administration Demers a réalisé l’an dernier un surplus de 58,9 M$, ce qui représente un excédent de 6,6 % d’un budget d’opération qui s’établissait à 886,6 M$.
«Ce résultat témoigne de l’importance accordée à la saine gestion ainsi qu’à la rigueur financière qui caractérise notre administration», a déclaré le maire lors du conseil municipal de juin, alors qu’il dévoilait les faits saillants du rapport financier de la Ville pour l’année 2019.
Tout autre son de cloche du côté des élus de l’opposition qui y voient plutôt une indication à l’effet que les contribuables lavallois sont surtaxés.
L’an dernier, malgré un gel de taxes réclamé par les partis d’opposition, le compte de taxes foncières moyen avait été haussé de 1,8 %.
Premier élu à réagir, le conseiller indépendant Michel Poissant a fait valoir qu’une hausse moyenne de 2 % de l’impôt foncier représente environ 5 M$ en revenus pour la Ville.
«Si on avait gelé la taxe l’année passée, au lieu d’avoir 58 millions, on en aurait eu 53, ce qui demeure tout de même énorme», a-t-il illustré, rappelant au passage le demi-milliard de dollars qui dort dans les réserves financières et autres fonds dédiés à la Ville, incluant les excédents de fonctionnement affectés et non affectés.
Surplus ventilé
La plus importante part (36 %) de l’excédent sur les dépenses provient des droits de mutation immobilière (aussi appelée taxe de bienvenue) dont les revenus ont dépassé de 21,4 M$ les projections, l’an dernier.
En ce qui a trait aux revenus émanant des licences, permis, amendes, pénalités et ventes d’immeubles industriels, ils ont été 9,2 M$ plus élevés que prévus.
Le surplus réalisé prend également en compte une ristourne de 6,4 M$ versée par l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) et la récupération de 6 M$ de sommes payées injustement sous l’ancienne administration corrompue.
Suivent dans l’ordre des économies reliées aux frais de financement (5,8 M$), des revenus de placement additionnels (5,3 M$) et des versements de montants de compensation tenant lieu de taxes (4,2 M$) plus importants qu’anticipés.
Cote AA
Le maire Demers a mentionné que la saine gestion financière sous son administration se reflétait sur la cote de crédit AA avec perspective stable: «La meilleure cote des Municipalités au Québec, qui permet de maintenir les frais de financement au plus bas niveau possible.»
L’élu de l’opposition officielle Claude Larochelle a convenu que «quand on taxe à plein, on a de très bonnes cotes de crédit».
À tour de rôle, Ray Khalil et Stéphane Boyer, tous deux membres du comité exécutif, l’ont contredit, affirmant que Laval affichait l’un des plus bas taux de taxation parmi les grandes villes au Québec.
Lors de sa présentation, le maire Demers avait rappelé qu’à l’exception de 2015 – année où la Ville avait dû éponger un manque à gagner de 15 M$ découlant du nouveau pacte fiscal – les hausses de taxes sous son administration ont toujours été inférieures ou égales à l’inflation projetée.
«Notre gestion financière privilégie la prévoyance de façon à pouvoir faire face aux contrecoups, aux situations critiques qui peuvent surgir à tout moment», avait-il terminé en évoquant le déficit anticipé de 60 M$ en raison de l’actuelle pandémie de la COVID-19.