Demain matin, jeudi, à 10h18 précises, ils seront quelques milliers de Lavallois à participer à une simulation de tremblement de terre qui regroupera sur le Web plus de 50 millions de personnes. Serez-vous du nombre?
«Le but est de sensibiliser la population au risque sismique et d’appliquer les trois consignes [en cas de séisme]» indique Pascal Lessard, conseiller en sécurité civile à la Ville de Laval.
Moins d’une minute
L’exercice dure à peine une minute.
Il suffit de se baisser au sol, s’abriter sous la table ou le meuble le plus près et s’y agripper solidement jusqu’à la fin des secousses. Voilà les gestes à poser aussitôt que l’on sent le plancher bouger sous nos pieds.
«Dans le cas d’un ouragan ou d’une tornade, on peut le voir venir, ce qui n’est pas le cas d’un tremblement de terre», précise M. Lessard.
Ce dernier indique que la grande majorité des blessures et décès à survenir en pareille circonstance sont attribuables aux objets non fixés qui tombent et aux éclats de verre.
Dans le cas où aucun abri solide n’est accessible à proximité, il est conseillé de vous baisser au sol et protéger votre tête et votre cou à l’aide de vos bras.
«Une fois le calme revenu, il faut rapidement évacuer la maison ou l’immeuble et se tenir loin des bâtiments en raison de répliques assez fréquentes», poursuit-il.
Zone sismique
Au Québec, bien que la population en soit peu consciente, les risques de séisme sont bien réels.
À preuve, chaque année, la terre tremble en moyenne 450 fois dans la province, selon l’Association de sécurité civile du Québec (ASCQ).
«On estime, dans certaines régions du Québec, à 50 % de probabilité la manifestation d’ici 50 ans d’un séisme causant des dommages. D’où l’importance d’y être sensibilisé et préparé», fait-elle valoir.
À cet égard, une étude de l’Université McGill, commandée par la Ville de Laval en 2011, démontre que le Grand Montréal est la région métropolitaine la plus à risque d’être frappée par un séisme au pays après la région de Vancouver.
Il y a 30 ans
«On ne peut prévoir le moment et l’endroit du prochain séisme d’importance, explique le séismologue à la Commission géologique du Canada, Maurice Lamontagne, dans un communiqué annonçant l’exercice de la Grande Secousse. Le prochain va nous surprendre, comme ce fut le cas il y a 30 ans au Saguenay.»
De fait, le 25 novembre 1988, un tremblement de terre atteignant une magnitude de 5,9 sur l’échelle de Richter avait été enregistré dans la région de Saguenay.
Il s’agissait du plus fort tremblement de terre de l’Est de l’Amérique du Nord des 53 dernières années, un séisme qui avait fait trembler le sol jusqu’à Laval.
Par miracle, il n’y avait eu aucune perte de vie attribuable à l’événement ni aucun dommage structural important.
Grande Secousse
Organisée depuis cinq ans par l’ASCQ, la Grande Secousse est cet exercice de simulation auquel tous les Québécois sont invités à prendre part sur le Web jeudi matin. Ce grand rendez-vous annuel s’inscrit dans le mouvement Great ShakeOut, initié en Californie.
Pour y participer, il suffit de s’inscrire au https://www.grandesecousse.org/inscrivezvous/.