Pour ses 40 ans, le Marché public 440 souhaite faire peau neuve.
Son projet de redéveloppement se trouve au cœur d’un projet immobilier évalué à plus de 300 M$, dont les détails ont été dévoilé le 23 août sur le site que le marché occupe depuis l’été 1983.
La première des cinq tours d’habitation projetées s’élèverait au-dessus d’un basilaire qui accueillerait le nouveau marché dans le secteur situé à la limite ouest du terrain, voisinant avec l’autoroute Jean-Noël-Lavoie. Cette tour de 15 étages donnerait sur la «grande place du marché» qu’animeraient en saison les maraîchers, laquelle place se prolongerait en des espaces d’animation publique et artistique, ceux-ci accessibles 12 mois par année. On prévoit également un bâtiment multifonctionnel pour abriter une salle de spectacles et des lieux de création. Quant aux quatre autres tours résidentielles, elles seraient construites en retrait de la voie rapide avec une densification plus accentuée dans la portion nord du site.
Le stationnement existant deviendrait presqu’entièrement sous-terrain de manière à créer un véritable milieu de vie, dit-on. Au final, le site gagnerait 1250 unités d’habitation.
Il y a un hic
Si le zonage actuel permet la mixité des usages commercial et résidentiel sur le site du Marché public 440, l’ensemble du projet n’en demeure pas moins hautement hypothétique pour le moment.
Le hic réside dans la refonte réglementaire qui s’opère présentement en matière d’urbanisme à Laval. Selon la première mouture du projet de Code de l’urbanisme (CDU) adopté au printemps, la vocation résidentielle y serait proscrite aux abords des autoroutes.
La présidente du Marché, Alexandra Rizzuto, réclame évidemment le maintien du zonage en vigueur. Une telle demande a déjà fait l’objet d’un mémoire déposé lors des audiences publiques tenues en juin dernier. «Il s’agit d’un projet porteur pour tous les Lavallois», a-t-elle déclaré tout en rappelant que «le projet s’inscrit dans la grande tendance mondiale» favorisant le développement résidentiel à distance de marche des services.
L’urbaniste associé au projet, Sylvain Gariépy, abonde dans le même sens, vantant les mérites des quartiers harmonieux et intégrés. «Le développement multifonctionnel du Marché 440 s’ancre parfaitement dans les nouvelles tendances urbanistiques et environnementales», a-t-il dit en évoquant la mobilité active.
Zone tampon
Pour rendre le développement encore plus attrayant, on s’engage à aménager une zone tampon végétalisée sur les 50 premiers mètres au nord de l’autoroute, a indiqué l’architecte au dossier, Sonia Gagné.
«La valorisation du Marché 440, c’est une étape importante pour la Ville de Laval parce qu’on vient consolider un quartier en développement depuis des années et le transformer en une véritable destination, moderne et chaleureuse, entièrement adaptée à sa localisation géographique», a-t-elle également fait valoir.
Favorable au projet, mais…
Les élus municipaux présents lors de l’événement étaient la conseillère municipale et membre du comité exécutif de la Ville, Sandra Desmeules, l’élu du secteur, Claude Larochelle, et les candidats à la mairie Michel Trottier (Parti Laval), Sophie Trottier (Action Laval) et Michel Poissant (Laval citoyens).
«Dans l’ensemble, on est favorable au projet», a mentionné d’emblée au Courrier Laval Mme Desmeules à l’issue du point de presse.
L’enjeu, a-t-elle enchaîné, est d’harmoniser le projet de code de l’urbanisme (CDU) au Schéma d’aménagement et de développement révisé (SADR) adopté en 2017.
Dans la foulée de cet exercice, les équipes affectées à la refonte des règlements sont à analyser les 265 mémoires et quelque 900 recommandations reçus lors des dernières consultations publiques, question de bonifier le nouveau code de l’urbanisme en vue de son adoption finale.
À moins de trois mois du scrutin municipal, il y a fort à parier que le futur code de l’urbanisme retienne à nouveau l’attention ces prochaines semaines tout comme le projet de redéveloppement du Marché 440 dont rêvent ses propriétaires.