Cet honneur est une initiative de la Canadian Academy of Recording Arts and Sciences, qui organise le gala des JUNO, l’équivalent anglophone du gala de l’ADISQ. Le trophée, assorti d’une bourse, a été remis à 12 étudiants émérites de l’industrie de la musique à travers le pays,
Le résultat n’est guère étonnant. Après tout, le résident de Fabreville a déjà assuré la première partie de Pitbull pour une foule de 68 000 spectateurs. Il a aussi accompagné des artistes tels que T.O.K. Marc Hervieux, Jean-Marc Parent et Elephant Man, en plus d’être le DJ officiel d’Interbox, du Grand soir de la F1 et du spectacle Harley-Davidson.
Tracer son destin
Jonathan Ruest a grandi avec la collection impressionnante de disques vinyles de son père. En sixième année, à l’école Les Cèdres, il inscrira les deux métiers qui l’intéressent: joueur de basketball ou DJ. Bien qu’il ne soit pas manchot, le gros ballon orange à la main, c’est définitivement les tables tournantes et la musique, tous styles confondus, qui deviendront ses principales passions.
À 14 ans, il obtiendra ses premiers contrats professionnels et ne regardera plus derrière. Le jour, ce seront les cours à l’école Curé-Antoine-Labelle. Le soir, ce seront les fêtes et les planchers de danse. C’est ainsi qu’il gagne sa vie depuis.
Retour aux études
«Arrivé à la trentaine, j’ai pris conscience qu’il me faut préparer la retraite, raconte-t-il. Mon seul revenu vient de mes trois, quatre prestations publiques hebdomadaires. Or, si ta clientèle ne vieillit pas, ce n’est pas ton cas! La vie de nuit a ses limites. Également, j’ai travaillé dur pour comprendre les gens et tenter de deviner ce qu’ils veulent écouter, tout en apprenant à négocier avec les gens qui m’engagent. C’est un milieu où on dit beaucoup de choses et où on en promet tout autant.»
Pour orchestrer le plus efficacement possible son bagage d’expérience, le DJ a effectué un audacieux retour aux études à l’école Trebas, en gestion dans l’industrie musicale.
«Je suis allé chercher les outils pour retirer le maximum de ce que je sais faire, dit-il, avec une fierté visible. C’était un défi intellectuel spécial. Ça faisait 15 ans que je ne m’étais pas assis sur un banc d’école, avec des devoirs et de l’étude, et ce, sans arrêter ma double vie, celle de DJ nocturne. Faut pas se leurrer. Dans l’environnement des bars, faut savoir survivre et rester fonctionnel!»
Par son succès aux études, attribué en partie aux professeurs passionnants qu’il a côtoyés, Jonathan Ruest a obtenu une reconnaissance ailleurs que dans sa vie de DJ. À 32 ans, il convient avoir trouvé une motivation nouvelle, sans compter les effets sur son épanouissement personnel et l’immense bouffée de confiance.
Digi-Boyz
Sa dernière grande aventure demeure celle entreprise en 2013 avec son trio Digi-Boyz. L’ascension a été fulgurante pour ILLmaster, Turner Stevenson et DJ Kleancut, qui conjuguent leurs styles pour proposer Mashup, Remix, Bootleg et Original Mix aux DJ de la planète. Ainsi, une création alliant des airs de Rick Astley, David Guetta et Deadmaus peut faire danser des oiseaux de nuit de Sydney à Berlin, en passant par Los Angeles, Zurich et Toronto.
Offertes d’abord gratuitement sur les réseaux sociaux à un rythme hebdomadaire, leurs productions originales ont obtenu un engouement immédiat. Récemment, le site payant Crack4DJs, connu des spécialistes partout dans le monde, les a recrutés.
En septembre, Digi-Boyz renouvellera son image avec de nouveaux logo et site Internet. Le trio compte maintenant multiplier les apparitions, espérant être invité à de grands rassemblements festifs tels l’Igloofest et Montréal en Lumière.