Touché par le drame humain et empathique envers les sinistrés et les familles endeuillées de Lac-Mégantic, l’inspecteur Sylvain Chevalier, responsable de la Division à la sécurité civile à ville de Laval, s’est rendu sur les lieux du drame, le 12 juillet, à l’invitation de la Sûreté du Québec.
L’aspect organisationnel des opérations sur le terrain et tout le déploiement des mesures d’urgence face à la tragédie ferroviaire expliquaient sa présence à titre d’observateur.
«C’aurait pu arriver chez nous», indique le policier en charge du Plan directeur d’intervention en cas de sinistres.
Mise à jour
S’il assure qu’à Laval, le plan d’intervention d’urgence est adapté pour faire face à un sinistre de cette ampleur, il concède que ces événements tragiques suscitent des questionnements importants et que cela amène forcément les dirigeants et partenaires de la sécurité civile à peaufiner leurs façons de faire.
«Au retour des vacances, on va assurément faire un genre de post-mortem de ce qui s’est passé là-bas et voir à réévaluer et améliorer nos pratiques et l’état de notre préparation», soutient Sylvain Chevalier, ajoutant que le Plan d’intervention est remis à jour annuellement.
Curieusement, en décembre, les responsables de la sécurité civile s’étaient livrés à une séance de remue-méninges en lien avec un scénario de déversement de produits chimiques provoqué par un déraillement de train.
«Le déraillement était un prétexte, alors que l’exercice portait sur la prise de décisions et la façon de gérer le déversement et le panache toxique qui pourrait en découler», précise M. Chevalier, notamment appelé à coordonner sur les lieux d’un sinistre le travail des services de la sécurité civile, de la police, des incendies, d’Urgence-Santé et de la Direction de la santé publique de Laval.
MMA ne passerait pas par Laval
À sa connaissance, la compagnie Montréal, Maine & Atlantic (MMA) Railway, dont le déraillement d’un convoi pétrolier a littéralement pulvérisé le centre-ville de Lac-Mégantic le week-end dernier, n’emprunte pas le réseau ferroviaire lavallois.
«Comme le réseau appartient au CP et au CN, ce sont eux qui pourraient le dire», ajoute-t-il.
Aucune de ces deux sociétés de chemin de fer n’a retourné notre appel.
Par ailleurs, la Division de la sécurité civile est incapable de chiffrer le nombre de convois de matières dangereuses qui transitent chaque semaine via son territoire.
«On ne connaît pas les horaires, ni la fréquence, mais on sait la nature des produits chimiques qui y circulent et c’est l’essentiel, insiste Sylvain Chevalier. L’idée c’est d’être prêt à toute éventualité. De savoir que [les convois] passent le jour ou la nuit, ça ne change rien à mon plan d’intervention.»
À cet égard, il se fait rassurant: «Les trains [de marchandises] à Laval circulent à très basse vitesse, ce qui diminue d’autant les risques».
Le réseau ferroviaire s’étend sur 30 kilomètres, dont 27 appartiennent au Canadien Pacifique.
Les portions de ce chemin de fer les plus densément peuplées touchent les secteurs de Laval-des-Rapides, dont l’ancienne enclave industrielle au pourtour de la station intermodale de la Concorde fait actuellement l’objet d’un important redéploiement résidentiel à haute densité, Vimont et Sainte-Rose, également desservis par une gare de train.