Cette même journée, une manifestation rassemblant plusieurs centaines de personnes, travailleurs et membres de syndicats de la santé d’un peu partout, s’est déroulée à la suite de l’annonce de huit abolitions de postes de préposés aux bénéficiaires dans cette unité, l’élément déclencheur de la situation.
La grève illégale avait été votée la semaine passée par les membres du syndicat CSN du CSSS Laval, afin d’être entendus par les services essentiels de la Commission des relations du travail (CRT) et ainsi obtenir plus de personnel.
La CRT avait reçu, le 3 octobre, une demande d’intervention du Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de Laval, car l’établissement alléguait le déclenchement appréhendé de moyens de pression susceptibles de causer préjudice aux services rendus au public.
«L’employeur est allé plus rapidement et a déposé une injonction contre nous, indique Marjolaine Aubé, présidente du syndicat CSN du CSSS Laval. J’ai eu 12 chefs d’accusations contre moi samedi.»
Grève illégale
Une séance de conciliation suivie d’une audience publique tenue samedi n’a toutefois pas permis aux parties de trouver une solution à leurs différends. Finalement, l’organisation syndicale s’est engagée auprès de la CRT à donner les services habituels aux patients. Celle qui surveille de près la situation au CSSS de Laval rendra sa décision cette semaine, comprenant les motifs, et pourrait intervenir entre-temps.
Toutefois, la Commission peut-elle avoir le pouvoir d’ordonner à ce qu’on ajoute du personnel dans un établissement?
«Elle ne peut pas s’ingérer comme gestionnaire, répond Céline Jacob, porte-parole de la CRT. Son rôle, c’est de s’assurer qu’en situation de grève légale, il y ait des services essentiels maintenus. En dehors [de cela], elle doit veiller à ce que les citoyens reçoivent les services auxquels ils ont droit.»
«Mesures d’optimisation»
La réorganisation du CSSS de Laval n’occasionnerait aucune diminution de services aux usagers ni perte d’emploi, selon la Direction des communications et des relations publiques au CSSS de Laval. Les huit personnes auront un autre poste ailleurs au sein de l’établissement.
«On abolit le poste de ces personnes pour les réaffecter, mais elles en supplantent d’autres qui ont moins de deux ans d’ancienneté de service et qui ont des postes comparables, non couverts par la sécurité d’emploi», précise Mme Aubé.
Le problème, selon la présidente du syndicat, se situe au niveau de la lourdeur des tâches des personnes sur le plancher, qui écopent d’une charge de travail supplémentaire.
«Les employés n’arrivent plus à passer au travers de leurs tâches. Ils se sont fait dire de laver les patients les jours pairs. Est-ce que le syndicat devra faire des demandes spéciales pour que, le 31 décembre et le 1er janvier, les patients soient lavés quand les familles viennent les voir?» lance-t-elle comme cri du cœur.