À l’âge de 32 ans, Martin Turgeon a quitté son poste de professeur d’art dramatique pour se lancer à temps plein dans l’humour. Huit ans plus tard, l’homme maintenant devenu humoriste se dit complètement épanoui.
Rencontré au Cabaret C, il a admis qu’Yvon Deschamps est une des raisons qui l’a amené dans ce monde.
À l’âge de 10 ou 12 ans, Martin Turgeon est tombé sur un spectacle d’Yvon Deschamps qui l’a fait tomber en amour avec l’humour. Il a su à ce moment que c’était ça qu’il voulait faire plus tard.
«Je ne comprenais pas nécessairement son humour social parce que j’étais trop jeune, admet l’humoriste. Par contre, je comprenais qu’il faisait réagir les gens. Ce n’était pas toujours drôle, mais il faisait réagir et c’est ça que j’aimais», ajoute-t-il.
Pas trop surprenant
Dans son avant-carrière, Martin a toujours été impliqué dans le domaine des arts que cela soit au début de son adolescence où il écrivait quelques numéros ou bien rendu professeur d’art dramatique où deux fois par année, il montait et filmait des pièces de théâtre comique.
Il ajoute au passage que l’écriture de textes humoristique était déjà en lui. Le saut vers le monde de l’humour s’est donc fait facilement. «Les pièces que j’écrivais étaient drôles et c’était autant pour que les jeunes et que leurs parents trouvent ça drôle, image-t-il. Un peu comme les films de Disney.»
L’apport de ses parents dans sa passion des arts n’est pas négligeable. Sa mère était metteure en scène et donnait des cours de théâtre alors que son père fabriquait des décors pour Radio-Canada à la Place des Arts. «J’ai baigné dans ça toute ma vie», partage-t-il.
Humour socio-anecdotique
«Mon style est différent des autres parce que l’humoriste social ne va pas dans l’anecdote et l’humoriste d’anecdote ne va pas dans le social, dit Martin Turgeon pour se décrire précisant qu’il adore joué sur les émotions. En plus, j’ai un langage franc parfois cru. Alors si tu mélanges les trois ça fait moi.»
Dans son premier spectacle, Heureux malgré tout, Martin Turgeon ne raconte d’ailleurs pas sa vie sur scène. Il partage plutôt au public ses pensées.
«C’est ma façon de voir les choses dans la société que j’offre au public, explique-t-il. Là où tu vas me connaitre plus c’est que je vais te raconter des anecdotes qui me sont arrivés, J’ai toujours pensé que quand quelqu’un te livre ses pensées, tu ne peux pas la connaître plus que ça.»
Heureux malgré tout
Martin Turgeon rôde depuis maintenant trois ans et chaque représentation annonce complet. Dans le spectacle, c’est le même sujet du début jusqu’à la fin.
« Je parle de comment c’est compliqué d’être heureux dans le système qu’on a choisi, résume-t-il. Je dénonce beaucoup de situations qu’on vit dans la société d’aujourd’hui. En guise d’argumentaire, j’amène un point de vue rempli d’anecdotes qui me sont arrivés à moi ou à d’autres.»
Son spectacle l’a amené à vivre des situations pour le moins inédites, dont une fois où il a agi à titre de célébrant dans un mariage pendant l’entracte. Ce couple l’avait contacté plus tôt, lui demandant de les marier pendant son spectacle.
«Au début, je ne comprenais rien, mais après coup, j’ai réalisé que c’est un méchant honneur, raconte-t-il encore un peu surpris d’avoir vécu ça. C’est une méchante grosse preuve d’amour.»
Proche de son monde
Martin Turgeon a toujours eu comme passion l’être humain et d’aider son prochain. Quand il était intervenant en centre jeunesse, c’est cette relation qu’il est allé chercher. Dans ses vidéos sur le Web, il a aussi trouvé une façon de rejoindre les moins nantis.
«Dans Smile, le but des capsules est de donner le sourire aux gens, ajoute-t-il. On est tellement oppressé et nombriliste que c’est ma façon d’aider les gens. Avec mon gérant, on est allé donner des sandwichs et cartes cadeaux à des itinérants.»
Martin est aussi quelqu’un qui adore donner de son temps aux gens qui se déplacent à son spectacle. «À la fin, je viens jaser avec le monde, j’aime ça être proche des gens. Certains ont vu le spectacle 15 fois. Je me demande si des fois, ils ne sont pas tannés, mais ils me répondent que c’est pour moi qu’ils viennent.»
Carrière à l’image de son parcours
Si certaines personnes expliquent ce qu’ils sont aujourd’hui par les événements qu’ils ont vécus, Martin Turgeon pense plutôt le contraire.
«Selon moi, c’est ce que je suis réellement [une personne proche des gens] qui a fait en sorte que je suis devenu intervenant jeunesse et ensuite professeur. L’humour que j’ai aujourd’hui est teinté de tout ce que j’aime. C’est plutôt comment je suis, l’intelligence que j’ai, qui m’a aidé dans ces divers métiers là. C’est l’inverse en fait.»
Le spectacle Heureux malgré tout aura lieu au Cabaret C (1600, rue Robinson), dans Chomedey, le jeudi 19 juillet, à 20h. Information: martinturgeon.ca.