Microdose de sciences
Prévenir le gaspillage alimentaire
Notre système alimentaire, loin d’être parfait, comporte différents enjeux, dont l’insécurité alimentaire. Encore aujourd’hui de nombreuses personnes n’arrivent pas à manger suffisamment d’aliments de qualité pour bien se nourrir, soit parce qu’elles manquent d’argent soit parce que les aliments ne sont pas facilement disponibles. Chaque année au Québec, environ un million de personnes en souffrent. Plusieurs éléments contribuent à renforcer ce phénomène notamment le gaspillage alimentaire. Dans cette nouvelle vidéo Microdose de sciences, deux collègues du Musée échangent sur un outil développé par le Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), qui contribue à lutter contre le gaspillage alimentaire à l’échelle individuelle.
Le gaspillage alimentaire : un enjeu majeur de notre système alimentaire
On parle de gaspillage alimentaire lorsque des aliments comestibles destinés à la consommation humaine sont perdus alors qu’ils auraient dû être mangés. Fruits, légumes, céréales, légumineuses … le gaspillage alimentaire concerne toutes les catégories d’aliments.
Chaque année au Canada, le gaspillage alimentaire entrainerait des pertes estimées à 31 milliards de dollars. Au Québec en 2019, la quantité d’aliments comestibles ainsi gaspillée, de la ferme à l’assiette, pesait 1,2 million de tonnes!
Alors que les ménages sont responsables de 47 % du gaspillage alimentaire, les 53 % restants sont causés par l’industrie (transformation alimentaire, vente au détail, agriculture, restauration, hôtellerie, transport et entreposage).
Nous pouvons tous agir pour diminuer le gaspillage alimentaire. À l’échelle industrielle par exemple, l’amélioration des chaines d’approvisionnement dans les pays à revenus faibles et modérés aideraient à prévenir les pertes alimentaires. Dans nos maisons, cela peut être aussi simple que de planifier nos repas, de faire une liste d’épicerie et de n’acheter que la quantité nécessaire pour faire une recette.
« Meilleur avant, bon après ? », un outil pour contrer le gaspillage alimentaire
Vous avez sans doute déjà remarqué la mention « meilleur avant » ou encore « à consommer de préférence avant » inscrites sur les emballages des aliments. À votre avis, devons-nous toujours nous fier strictement à ces dates de péremption? Est-il possible de consommer encore des aliments dont la date est dépassée? Et bien tout cela dépend du type d’aliment. Comme il n’est pas toujours facile de s’y retrouver, le MAPAQ a développé un outil pour nous aider à évaluer si un aliment est encore propre à la consommation une fois la date qui apparaît sur l’emballage dépassée. Intitulé « Meilleur avant, bon après? », cet outil divise les aliments en trois catégories :
- Les aliments périssables (réfrigérés): Ces aliments doivent être consommés avant la date « meilleur avant », car ils s’altèrent facilement et peuvent nous rendre malades une fois la date dépassée, des bactéries pouvant se développer dessus. Il s’agit par exemple des viandes fraiches, des fruits de mer ou encore des crèmes.
- Les aliments périssables à risque faible: Ces aliments peuvent être consommés après la date « meilleur avant » seulement s’ils ne sont pas altérés. C’est le cas des yogourts, des œufs ou encore des produits de boulangerie.
- Les aliments non périssables: Ces aliments s’altèrent très peu et peuvent être consommés plusieurs mois après la date « meilleur avant », s’ils ont été conservés dans de bonnes conditions (emballages intacts par exemple). Dans cette catégorie, nous retrouvons notamment les boites de conserve, les céréales sèches comme le riz ou bien encore les aliments congelés. C’est sur dernière catégorie d’aliments que nous pouvons avoir un réel impact sur le gaspillage alimentaire.
Dans tous les cas, quelle que soit la date sur l’emballage et la catégorie dans laquelle se trouve un aliment que vous vous apprêtez à consommer, il est important de l’évaluer et de se fier à ses sens. Si vous avez un doute sur l’odeur, la texture ou la couleur de votre aliment, alors ne prenez pas de risque et jetez-le!
Maintenant, direction notre garde mangé pour trier et découvrir des perles cachées au fin fond de nos placards, encore parfaitement comestibles. Si vous ne prévoyez pas de consommer ces trouvailles, n’hésitez pas à les offrir à l’organisme de redistribution de denrées alimentaires de votre quartier. En plus de contribuer à réduire le gaspillage alimentaire, vous apporterez également votre aide à ceux qui en ont besoin.
Auteur : Musée de la santé Armand-Frappier
Source : MAPAQ