Le Musée de la santé Armand-Frappier est fier d’offrir aux lecteurs et lectrices du Courriel Laval ce premier article de culture scientifique, une Microdose de sciences qui chaque mois permettra d’alimenter votre culture scientifique !
À l’occasion de la rentrée, le Musée vous fait découvrir un organe fascinant, le cerveau, et son rôle dans l’apprentissage.
Que se passe-t-il dans notre cerveau lorsqu’on apprend ? Quel environnement facilite les apprentissages ? Comment prendre soin de notre cerveau au quotidien ?
Écoutez Christelle Sachot, gestionnaire des contenus scientifiques et du développement de la programmation au Musée, mais aussi titulaire d’un doctorat en neurosciences et Guylaine Archambault, directrice générale du Musée répondre à ces questions.
Le cerveau, cet organe prodigieux qui nous maintient en vie !
Le cerveau est un organe fascinant indispensable à notre survie. Il nous permet d’accomplir de nombreuses choses, notamment apprendre, et ce, tout au long de la vie.
Du vélo aux tables de multiplication, des souvenirs de vacances à la capacité d’évaluer un danger, le cerveau garde une trace de nos apprentissages durant des décennies, voire toute notre vie. Ainsi, nous sommes capables de mieux nous adapter à tout ce qui nous entoure et se produit dans la vie.
La clé de nos apprentissages
Pour comprendre les mécanismes cérébraux responsables de nos apprentissages, il est nécessaire de parler des cellules qui composent notre cerveau.
Le cerveau est composé de plusieurs types de cellules, dont les neurones. Les neurones sont connectés les uns aux autres et communiquent entre eux grâce à des signaux chimiques et électriques allant jusqu’à 430km/h. Sachant que le cerveau contient environ 85 milliards de neurones et qu’un seul neurone est connecté en moyenne à 10 000 autres neurones, cela donne une idée de l’incroyable complexité du cerveau !
Les connexions entre les neurones sont la clé de nos apprentissages. Pour apprendre, il faut que des connexions neuronales pertinentes se créent. Et pour que les neurones se connectent les uns aux autres, il faut qu’ils s’activent ensemble, un peu comme une ampoule qui s’allume. Cette capacité du cerveau à modifier ses connexions neuronales s’appelle la plasticité cérébrale.
Par exemple, lorsqu’on apprend l’orthographe d’un nouveau mot, des neurones s’activent pour la première fois ensemble, ce qui leur permet de créer de nouvelles connexions entre eux. En répétant plusieurs fois et régulièrement ce mot, on réactive ces mêmes neurones, leurs connexions se renforcent pour former un circuit stable et on se souvient comment écrire ce mot. Finalement, apprendre, c’est un peu comme tracer un sentier dans une forêt. À force de marcher toujours au même endroit, le tracé du sentier se définit. Ainsi, pour faire remonter à la surface un souvenir, nous devons emprunter le bon sentier dans la forêt de neurones.
Cette plasticité cérébrale rend le cerveau malléable à tous les âges de la vie. C’est essentiel pour nous permettre de nous adapter ! Il change, se transforme, sous l’effet de l’expérience, aussi bien lors de la petite enfance qu’à l’âge adulte.
Définition de la plasticité cérébrale : caractéristique essentielle du cerveau qui lui permet de réorganiser sa structure et son fonctionnement en fonction des expériences. Elle agit principalement en établissant et en supprimant des connexions entre les neurones.
Le rôle de l’attention dans nos apprentissages
Le cerveau est sans cesse bombardé de signaux externes issus de notre environnement. Il porte son attention sur ceux qu’il juge importants. Cette capacité d’attention est essentielle dans nos apprentissages.
Donnons un exemple ! Imaginez que vous êtes en classe d’histoire. Votre professeur vous explique un fait historique important. Vous écoutez attentivement, cependant des camarades se trouvant juste à côté de vous discutent en même temps que l’enseignant d’un sujet totalement différent, leur souper du soir. Cette distraction va impacter votre apprentissage du cours d’histoire. En effet, au lieu d’activer les neurones impliqués dans l’apprentissage de l’histoire et de renforcer leurs connexions, le cerveau active d’autres neurones, ceux de la planification du souper. Ainsi, vous ne vous souviendrez pas du cours d’histoire, mais du repas que vos amis souhaitent manger ce soir
Testons votre capacité d’apprentissage avec ou sans distraction !
Prenez un chronomètre.
Étape 1 : Regardez cette première série de 9 images différentes pendant 30 secondes sans distractions extérieures. Une fois les 30 secondes passées, vous avez 30 secondes pour écrire les images dont vous vous souvenez. Il est temps de vérifier vos résultats. Avez-vous réussi à retenir les 9 images ?
Étape 2 : Regardez cette nouvelle série de 9 images différentes pendant 30 secondes avec des distractions extérieures, par exemple de la musique ou encore la télévision allumée. Une fois les 30 secondes passées, vous avez 30 secondes pour écrire les images dont vous vous souvenez. Il est temps de vérifier vos résultats.
Avez-vous réussi à retenir autant d’images que la première fois ? Sans doute que non ! La plupart des personnes mémoriseront moins d’images lorsqu’elles sont distraites par quelque chose.
Bon à savoir ! Les scientifiques ont récemment montré que la simple présence de nos téléphones cellulaires sur le bureau pouvait suffire à réduire nos performances dans une tâche d’apprentissage.
Il est donc important de favoriser l’attention, et ce quels que soient nos défis d’apprentissage, et d’étudier dans un environnement calme, exempt de distraction. Vous serez alors plus efficace dans vos apprentissages et aurez finalement plus de temps pour faire toutes les autres activités quotidiennes, comme voir vos amis !
Adopter de saines habitudes de vie
En conclusion, pour apprendre efficacement, il est essentiel de prendre soin de ce précieux organe qu’est notre cerveau. Pour cela, il ne faut pas hésiter à bouger, se cultiver, se mettre au défi, bien s’alimenter et dormir suffisamment. Et ce qu’il y a de fabuleux, c’est que ces saines habitudes favorables à notre cerveau sont aussi favorables à tout notre corps !
Bon à savoir ! Le sommeil est en effet un allié précieux pour apprendre. Lorsqu’on dort, il se produit une réactivation spontanée et inconsciente des neurones liés aux apprentissages de la journée. Et des neurones qui s’activent ensemble… ce sont des neurones qui se connectent, et un apprentissage qui se fait.